The Prodigy

Après avoir accompagné l'adolescence de nombreux amateurs de musique et obtenu un statut de pionniers et maîtres d'une musique électronique hybride il y a plus d'une décennie, The Prodigy effectuent enfin leur retour en ce mois de février avec leur cinquième effort studio, Invaders Must Die, cinq années après le très dispensable Always Outnumbered, Never Outgunned. Inénivablement, si le disque ne parvient pas plus à se montrer à la hauteur des attentes qu'à celle des précédents tubes du groupe, il n'en demeure pas moins un disque de qualité dont les nombreuses nuances sont à saluer.

Désormais réduit au seul trio Liam Howlett, Keith Flint et Maxim, le groupe a pris les choses en main comme en témoigne la sortie du disque sur sa propre maison de disques, Take Me To The Hospital. Un disque que certains ont ainsi pu découvrir à l'occasion de dates sporadiques en Europe ces douze derniers mois, mais que seule l'écoute prolongée permet de juger à sa juste valeur. En 2009, d'un point de vue artistique, The Prodigy sont néanmoins restés les mêmes musiciens qu'ils ont toujours été, navigant entre les styles, depuis la house à une musique électronique basée sur des beats puissants tout en passant par la dance typique des années 90s. Le bon goût n'est certes pas toujours au rendez-vous, mais la teneur globale de l'album se veut des plus cohérentes et annonce des prestations live enflammées.

Sans surprise, les singles Invaders Must Die, lancé par un « we are the prodigy » inquiétant et assuré, et Omen sont certainement les plus réussis et addictifs que le groupe ait pu produire depuis longtemps, sans toutefois atteindre le niveau d'excellence de classiques tels que Firestarter, Breathe et Smack My Bitch Up. La diversité du disque se remarque ainsi tout au long des onze pistes, notamment Thunder et ses accents reggae, Run With The Wolves à la tonalité plus heavy, l'indigeste Warrior's Dance et surtout le surprenant final, Stand Up, que The Go! Team n'auraient pas renié dans un style rock épuré.

Moins flamboyants et inspirés que par le passé, The Prodigy n’en demeurent pas moins une machine bien huilée dont l’efficacité est une fois encore vérifiée sur Invaders Must Die. Sans nous parvenir à nous faire oublier The Fat Of The Land ou Music For The Jilted Generation, ce cinquième opus ne manquera pas de faire parler de lui durant les prochaines semaines.