Une dizaine de jours après la sortie de leur sixième album
The Day Is My Enemy, The Prodigy se produisaient sur la scène du Zénith de Paris pour en faire la promotion. Les trois-quarts du disque y seront joués ce soir devant une salle quasi remplie et au final satisfaite de la prestation brutale et sans interruption de la fameuse formation d'Essex.
Alors que le groupe se fait longuement attendre, le public lui s'impatiente peu à peu, sifflant et applaudissant entre chaque titre d'attente, dans une chaleur étouffante. Les lumières s'éteignent enfin et résonnent dans la salle les premières notes du culte
Breathe. Les spectateurs dans la fosse ne font alors plus qu'un, sautant au rythme des beats furieux du morceau.

Le show ne fait que commencer, poursuivant avec le très bon premier single de
The Day Is My Enemy,
Nasty, avant d'enchaîner déjà avec l'indestructible
Omen, sur laquelle le public se déchaîne comme jamais. Un public qui se veut d'ailleurs complètement éclectique, allant des jeunes qui pogotent et font tomber la chemise aux vieux briscards ayant découvert The Prodigy à leurs débuts en 1990.
S'ensuivent six titres issus du dernier album, dont les réussis
Wild Frontier et
Beyond The Deathray, qui font toutefois quelque peu retomber l'euphorie du début... si l'on excepte le déjanté
Firestarter tiré de
The Fat Of The Land caché parmi eux, que l'on aurait pourtant pensé être joué, tout comme
Omen, en fin de concert ou lors du rappel.
Mais ô surprise, nos énergumènes anglais vont nous offrir un final plutôt réjouissant, à commencer par un
Omen (Reprise) énervé avant de continuer avec
Invaders Must Die puis
Smack My Bitch Up sur lesquelles les musiciens bougent sur scène tout autant que la foule danse dans la fosse et les gradins.

Le rappel n'est pas en reste avec la présence du hardcore
Their Law, second morceau issu de
Music For The Jilted Generation après le mystique
Voodoo People en milieu de set. Le groupe termine sur
Take Me To The Hospital, quatrième single de
Invaders Must Die, qui a justement probablement envoyé quelques personnes aux urgences tant la foule dans la fosse ne tenait plus en place !
Extrêmement agités, parfois en roue libre, s'affranchissant des versions studio, The Prodigy ont été ce soir une machine bien huilée, déversant leur électro alien bien à eux, même si parfois trop réchauffé (notamment sur les compositions du dernier opus), qui a su mettre le feu sur près d'une heure trente d'une énergie invincible et ininterrompue.