Qui dit The Prodigy, dit électro putassier, beats invincibles et mélodies convulsives. Retour réussi donc avec
The Day Is My Enemy, sixième album studio des énergumènes sévissant sur la scène anglaise depuis 1990.
Successeur du dérangé
Invaders Must Die paru en 2009, ce nouvel opus en est la digne continuité et se voit tout aussi blindé de guests. Dès la chanson-titre, on peut ainsi entendre la voix vacillante de Martina Topley-Bird qui conduit sa rythmique militaire et ses samples spasmodiques, tandis que plus loin Joshua « Flux Pavilion » Steele ramène sa dubstep sur un
Rhythm Bomb indestructible mais qui peut finir par vite donner mal au crâne.
Entre-temps, on n'est pas dépaysé avec des compositions comme
Nasty et
Destroy qui reprennent la house si caractéristique d'
Invaders Must Die. Sans atteindre le niveau de chansons telles que
Omen et
Invaders Must Die, elles savent tout de même mettre le feu aux jambes. La moitié des chansons de
The Day Is My Enemy rappellent au final un peu trop
Invaders Must Die (
Rok-Weiler, Get Your Fight On, Roadblox, Wall Of Death), perdant dès lors toute personnalité.
Dans l'ensemble, le disque ne marque pas du fait de ses compositions bien trop similaires et sans âme. L'énergie est bel et bien présente mais l'originalité est aux abonnés absents. Quelques titres plus singuliers sortent toutefois du lot, à l'image de la plage instrumentale apaisée
Beyond The Deathray ou encore du Daft Punk 8-Bit énervé
Wild Frontier.
Parmi ceux-ci, certains ne parviennent cependant pas à convaincre, dont notamment le Vitalic sous acides
Ibiza sur lequel Jason Williamson (Sleaford Mods) vient poser son maigre flow, ainsi que
Medicine qui, malgré ses sonorités indiennes pas déplaisantes, dévoile un refrain laissant relativement de marbre. Seul
Invisible Sun sort son épingle du jeu en offrant un crescendo post-rock menaçant qui fonctionne plutôt bien.
Au final,
The Day Is My Enemy peut contenter les moins difficiles, ceux n'ayant pas grandi avec
Music For The Jilted Generation et
The Fat Of The Land. Concentré d'electro frénétique, ce sixième album n'est pas une réussite en soi pour The Prodigy qui nous ont habitués à bien mieux, mais s'avère tout de même être un bon disque sur lequel danser en soirée à défaut d'autre chose.