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Gallows

Grey Britain

Gallows - Grey Britain
Chronique Album
Date de sortie : 04.05.2009
Label : WEA
25
Rédigé par Aurélien, le 8 mai 2009
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Trois ans après être sortis de l’ombre grâce à Orchestra Of Wolves, les jeunes musiciens enragés de Gallows reviennent avec leur nouveau bébé musical nommé Grey Britain. Attention, leur monstre de progéniture punk pourrait vous mordre les oreilles.

En effet, une chose s’impose à l’écoute du disque : ces jeunes anglais ne font pas toujours dans la dentelle ! Ils nous délivrent une rage sonore sans précédente, sombre et dure à la fois, tout au long des treizes titres homogènes composants l’album et essayent de nous plonger dans un décor apocalyptique, à coups de riffs de guitare lourds, de batteries pesantes et de voix hurlantes. Le groupe tire à merveille les ficelles musicales du punk avec deux guitares omniprésentes, une basse profonde, une rythmique soutenue par une batterie hyperactive et un chanteur énervé usant plus de ses cris que de sa douce voix mélodique. Mais en y ajoutant une sonorité proche du metal, à l’image de la double pédale et de l’utilisation fréquente d’instruments à cordes en arrière-plan sonore, les cinq contestataires insufflent une dimension harmonique supplémentaire, plus que salutaire, à un album qui aurait pu vite laisser en étant qualifié de quelconque.

Ainsi, l’irruption de violons, de violoncelles et d’autres dérivés orchestraux renforce l’atmosphère dramatique voulue par les sombres Gallows et offre un repos mérité face aux cris incessants du chanteur Frank Carter sur la plupart des chansons. Toutefois, il serait dommage de ne pas souligner le plaisir ressenti à l’écoute de son chant inhabituellement timide, accompagné seulement par une guitare acoustique, sur The Vulture (Acts I & II), sorte de calme avant la tempête, morceau majeur mariant à merveille douceur et énergie, propulsant de plus belle le disque dans son orgie sonore survoltée. Cependant, il n’y a pas que la quiétude qui réussit au groupe, loin de là, à l’instar de Black Eyes, titre tout en puissance, entraînant l’auditeur dans une explosion sonore réussie où la voix protestataire du chanteur se joue des guitares électriques et se mêle aux choeurs, dans une rythmique irréprochable.
Ainsi, les anglais de Gallows annonce une Grey Britain, sorte de vision musicale cauchemardesque de leur île natale proche du chaos, sans pour autant avoir peur. En effet, à contre-courant de nombreux groupes, osant le chiffre 13 (nombre de titres), défiant monstres et autres malédictions au gré de leurs chansons, tout en provocations, ils brandissent leur Crucifucks, conclusion sonore à retenir, représentant admirablement leur univers musical qui peut varier d’un son brut furieux à une instrumentalisation orchestrale onirique.

Ames sensibles s’abstenir, cette galette sombre et révoltée n’est pas à mettre dans toutes les mains. Trop répétitifs, les titres proposés sur ce second opus par Gallows, mélange entre noirceur et dureté, pourraient en rebuter plus d’un. Néanmoins, ils ne méritent pas encore la potence d’une critique acerbe. Alors laissons leurs une chance de s’assagir lors d’un prochain effort studio.
tracklisting
    1. The Riverbank
  • 2. London Is The Reason
  • 3. Leeches
  • 4. Black Eyes
  • 5. I Dread The Night
  • 6. Death Voices
  • 7. The Vulture (Acts I & II)
  • 8. The Riverbed
  • 9. The Great Forgiver
  • 10. Graves
  • 11. Queensberry Rules
  • 12. Misery
  • 13. Crucifucks
titres conseillés
    The Vulture (Acts I & II), Black Eyes, Crucifucks
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