We Were Promised Jetpacks

A la vision du matricule des jeunes écossais de We Were Promised Jetpacks, on aurait presque mécaniquement envie de douter du talent des ces derniers en se demandant si on a de nouveau affaire à un de ces jeunes groupes à la durée de vie incertaine, portant fièrement un nom invraisemblable et tape-à-l’oeil. Mais il faut bien l’avouer, après seulement quelques tours sur votre platine, l’album vous révèle rapidement son potentiel musical, écartant énergiquement vos inquiétudes initiales concernant les aptitudes artistiques des quatre anglophones.

Après s’être fait localement remarqué en 2003 par un public de lycéens d’Edimbourg lors de leur premier concert, puis ayant atteint positivement les oreilles de l’industrie du disque avec une première démo réussie, le groupe sort enfin un premier effort studio intitulé These Four Walls, une sorte de claque musicale fraîche, révoltée et diablement efficace.
En effet, les jeunes musiciens de We Were Promised Jetpacks distillent avec brio et intensité une musique rock vivante aux accents pop mélodiques, un cocktail bien dosé qui fait la force du groupe et lui ouvre les horizons d’un large public mérité. La voix tantôt engagée voir explosive, tantôt poétique d’Adam Thompson se laisse guidée par une magnifique écriture instrumentale riche en guitares éclairées, transportant littéralement l’auditeur dans un magnifique univers sonore à double tranchant. A la fois explosive, à la fois mélodieuse, l’intensité musicale délivrée par le groupe varie pour notre plus grand plaisir, sans pour autant briser l’incroyable homogénéité artistique de l’album.

Les quatre compères semblent donc faire preuve d’une attention toute particulière envers la partie mélodique de leurs chansons, à l’instar des magnifiques Keeping Warm et Conductor, morceaux quasi instrumentaux d’une incroyable légereté, entraînants tout un chacun dans un crescendo musical aérien et époustouflant, ou alors de la ballade An Almighty Thud d’une douceur débordante à l’extrême sensibilité.
Néanmoins les quatre écossais savent également parfaitement s’exprimer à voix haute et nous le font bien savoir avec, parmi tant d’autres, Quiet Little Voices, titre rythmé et impulsif où la vive voix du chanteur se mêle aux choeurs des musiciens dans un refrain fédérateur, sur fond de cordes acérées. Ou encore à travers It's Thunder and It's Lightening, titre introductif construit sur une montée sonore progressive menée par le jeu de question-réponse du bassiste et du guitariste, un xylophone délicat ajoutant une dimension poétique, et le tout terminant sur une explosion sonore divisée entre batterie écrasante et cris du chanteur.

Ainsi, à l’heure du verdict, on peut sans aucun regret affirmer à voix haute que non seulement We Were Promised Jetpacks signe avec These Four Walls un admirable premier effort studio, mais aussi on espère que celui-ci permettra au groupe de graver nos mémoires auditives et non pas de tomber dans l’oubli comme tant de groupes passés avant eux. De plus il y a des signes qui ne trompent pas : comme son nom le suppose, si « on a promis au groupe des jetpacks », défini comme un objet permettant à quiconque de décoller dans les airs, ce groupe ne peut que s’envoler droit vers le succès.