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We Were Promised Jetpacks

Interview publiée par Aurélien le 17 juillet 2009

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Vivier inépuisable depuis des décennies, la scène écossaise compte depuis cette année l'un de ses plus beaux spécimens avec We Were Promised Jetpacks. Darren Lackie, batteur du quatuor, nous présente sa formation à l'occasion de la sortie de These Four Walls...

Vous vous êtes rapidement faits un nom en Ecosse et au Royaume-Uni mais le public français ne vous connait guère. Qui se cache derrière We Were Promised Jetpacks ?

J’ai rencontré Sean, notre bassiste, à l’école primaire… alors que Michael et Sean en ont fait de même de leur côté ! Le groupe s’est assemblé au lycée lorsque nous avons réalisé qu’il nous était possible de jouer de nombreux instruments différents ensemble et d’écrire des chansons rock. C’était une belle époque pour nous… qui date de six ans maintenant !

Quand avez-vous compris que le groupe pouvait devenir plus qu’un simple passe-temps entre amis ?

Malheureusement, nous ne sommes pas encore capables de vivre de notre musique et nos parents nous sont d’une grande aide d’un point de vue financier. Après avoir quitté l’école pour entrer à l’université nous avons décidé de continuer à écrire de bonnes chansons et donner plus de concerts qu’auparavant. Avant, nous ne passions pas suffisamment de temps à répéter et nous jouions sans cesse dans les mêmes lieux… nous en avons eu marre et avons voulu changer ça. De là à penser que nous pourrions enregistrer un album et partir en tournée dans un pays comme les Etats-Unis, il y a un pas qu’aucun de nous n’imaginait sans doute franchir un jour !

Votre nom est pour le moins original, d’où vient-il ?

C’est une idée de Michael… nous avons haussé les épaules et dit « Ok, pourquoi pas, on le garde… ». C’est aussi simple que cela. En fait il n’existe même aucune signification particulière, chacun y voit ce qu’il veut. Je pense même qu’on ne pourrait pas y porter moins d’attention !

Peux-tu me dire comment votre signature avec FatCat Records s’est effectuée ?

Il y a toujours eu de bons groupes que nous aimons chez FatCat Records. Un soir nous avons été amenés à assurer la première partie de Frightened Rabbit à Glasgow et leurs musiciens ont toute de suite aimé notre musique. Ils nous ont ajouté dans leurs amis sur Myspace et ont encouragé la maison de disque à écouter nos chansons. Nous leur devons notre signature chez FatCat, ce sont vraiment des personnes adorables.

Le public a beaucoup évolué ces dernières années avec Internet, penses-tu qu’il est désormais plus simple ou compliqué de se faire remarquer ?

Jusqu’à récemment nous n’avions jamais vraiment eu la possibilité de jouer devant un public passionné par notre musique et ce que nous proposons. Lorsque nous avons commencé à donner des concerts, ce sont principalement nos amis saouls qui nous faisaient face à chaque sortie. Les choses ont changé avec le temps, mais pas dans notre esprit. Nous jouons nos chansons comme nous le voulons et nous prenons du plaisir.

La scène écossaise se renouvelle sans cesse, ressentez-vous une appartenance à celle-ci ?

Je trouve que cette scène se porte plutôt bien à l’heure actuelle. De nombreux groupes se font remarquer et je suis assez fier que le notre fasse partie de ce mouvement. Je pense que Lyons et Endor figurent parmi les meilleurs groupes actuellement, tous deux sont excellents.

De quelle manière penses-tu que cette scène se distingue de l’anglaise ?

Pour être honnête, je ne connais pas beaucoup de groupes appartenant à la scène anglaise actuelle, mais je ne pense pas que les différences soient si importantes dans le fond. En fait il est toujours possible de trouver de bons groupes comme des mauvais, peu importe là où tu regardes !

Vous êtes souvent comparés à Frightened Rabbit et The Twilight Sad, deux groupes eux aussi écossais. Est-ce plutôt flatteur ou énervant ?

C’est flatteur ! Malgré tout je ne suis pas certain de voir en quoi ces groupes nous ressemblent vraiment. Ce sont malgré tout des artistes que nous suivons depuis des années et dont nous apprécions la musique, bien avant qu’ils ne soient signés chez FatCat Records, et il n’est peut-être pas si étonnant que des similarités avec notre travail puissent être trouvées.

Quelles sont vos principales influences en tant que groupe ?

Je ne suis pas sûr de pouvoir le dire avec certitude. Lorsque nous étions plus jeunes nous écoutions tous Biffy Clyro et les Kings Of Leon, ces deux groupes faisaient vraiment l’unanimité chez nous et je crois même que notre but était de leur ressembler musicalement. En vieillissant notre approche a changé et nous cherchons d’abord à nous contenter nous-mêmes et à écrire des chansons qui nous plaisent.

Peux-tu m’en dire un peu plus sur les textes de vos chansons ?

Adam aime l’idée de ne pas expliquer ses textes et de laisser ses auditeurs dans le flou… En général elles traitent de sujets qui ont tendance à le rendre nerveux ou en colère, c’est ainsi qu’il parvient à extérioriser ses pensées et à évacuer la tension.

La manière dont chante Adam est par ailleurs typiquement écossaise. Avez-vous conscience que c’est une des principales caractéristiques de votre musique ?

C’est vrai, il est vraiment bon pour calquer sa voix sur le rythme des instruments, et c’est quelque chose que beaucoup de journalistes mettent en avant lorsqu’ils parlent de nous. C’est un point pour lequel nous semblons être reconnus et je le considère comme une de nos forces. Et pourtant, quand Sean, notre bassiste, a entendu Adam chanter pour la première fois au lycée, il l’a trouvé complètement hilarant !

Votre premier album porte le nom de These Four Walls. Que signifie-t-il ?

Au départ nous voulions trouver un thème commun à toutes les chansons du disque et nous avons réalisé que nous parlions beaucoup des maisons, du fait d’y grandir et de devenir une bonne personne. « These Four Walls » se réfère au fait que n’importe qui peut vivre dans une maison à un moment de sa vie, mais que ce sont tous les autres paramètres qui forgent le caractère d’une personne et ce qu’elle est.

J’ai lu que vos premières sessions d’enregistrement avec Ken Thomas (Sigur Rós, M83…) n’avaient pas été à la hauteur de vos espérances…

La première version du mix de l’album ne nous plaisait pas. Je ne dis pas qu’il n’était pas bon mais nous souhaitions un son bien précis et le résultat nous a vraiment énormément déçu. Ken et son fils Jolyon sont des personnes avec qui nous avons beaucoup aimé travailler, mais il existait de trop grandes divergences dans ce que devait être le disque au final.

Au contraire de Peter Katis ?

Peter a su donner un son plus puissant à l’album. Toutes les chansons nous ressemblaient beaucoup plus grâce à lui.

Les chansons de These Four Walls semblent avoir été écrites en ce sens avec un son très « live », était-ce voulu ?

Si cette discussion était un quizz, tu aurais remporté un point ! La majorité des chansons de l’album ont été écrites sans penser qu’un album pourrait être enregistré un jour, elles étaient donc taillées pour la scène. Conductor est peut-être la seule exception, nous l’avons beaucoup enrichie en studio avec des sons et des effets pour lui donner une certaine profondeur. Le résultat nous plait vraiment, je crois que nous devrions le faire plus souvent !

Entre puissance et qualité des mélodies, These Four Walls présente plusieurs facettes distinctes. Laquelle vous attire le plus ?

Je ne suis pas sûr… Nous aimons jouer toutes les chansons de l’album et aucune d’entre elles ne nous ennuie pour le moment. Bien entendu, les titres les plus puissants sont ceux que nous prenons le plus de plaisir à jouer. Ils nous permettent de nous lâcher et de faire toutes sortes de grimaces sans que personne ne s’en inquiète !

A quand une tournée en Europe ?

Nous venons de confirmer une série de dates pour le mois de septembre, ce sera notre première tournée sur le continent. Le Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas sont au programme, puis nous pourrons rentrer et retrouver nos lits. Nous sommes rapidement fatigués !