Esser

Après une poignée de single, Esser, le batteur devenu chanteur sort un premier disque au tempo forcément enlevé. On sent un véritable amour du domaine pour ce fils de professeur de musique qui mélange les influences et les ambiances pourvu qu’il y ait des boucles rythmiques intéressantes. On pense aux morceaux les plus ambitieux de Blur, voire de Gorillaz, ou aux compositions farfelues de Beck.

Mais contrairement à ces derniers, Esser n’a plus le bénéfice de la surprise, à défaut de nouveauté. Il manque à ses morceaux la mélodie entêtante qui vous fait revenir inlassablement vers une chanson pop. Ben Esser a le sens du rythme, une jolie voix, ce qui est déjà est bon départ pour faire de chouettes singles à passer pour l’apéro. Mais Braveface ne tient pas la longueur et file vite la gueule de bois à force d’enfiler les effets de voix et les riffs sucrés et un rien prétentieux.

Braveface aurait pu être le disque de l’été avec des sonorités qui sentent bon le soleil et les caraïbes, mais son auteur n’a pas la simplicité de Lily Allen ou le génie pop de Morrissey. De ce dernier il reprend les pauses et la coupe de cheveux, alors qu’il aurait dû lui emprunter l’idée de s’associer avec un Johnny Marr pour former un tandem musical pour ses compositions.