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Arctic Monkeys

Lyon, Nuits de Fourvière - 10 juillet 2018

Live-report par Simon Cordat

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Avec cette sixième tournée mondiale, on constate que les Arctic Monkeys rencontrent un succès fou quoi qu'ils fassent. En amont du concert, l'idée du Tranquility Base Hotel & Casino tour est une interrogation persistante. Quand un dernier disque divise les fans et en crée de nouveaux, le meilleur moyen de le comprendre est de voir le groupe le jouer. Un rendez-vous où la magie Monkeys a opéré, grâce à une setlist cousue d'équilibres et de claques assez franches. Même si le concert a été retardé d'un quart d'heure (la ville Lumière a été paralysée par la Coupe du Monde de football), il fallait s'estimer chanceux d'avoir dépassé la barrière de sécurité sans encombre et dans les temps. Cameron Avery était, à ce moment là, à l'épreuve d'une foule grossissante.

22h15, les musiciens ont rejoint la scène-podium illuminée d'ampoules blanches et de lampes de cinéma. Quelques coups de sirènes plus tard, c'est Four Out Of Five qui a été interprétée de façon magistrale : Matt Helders donnait le beat en jonglant, et la voix d'Alex Turner trouvait parfaitement son chemin au-dessus de ce super orchestre. Cette première partie de set était la plus énergique. C'était également celle qui nous a rendus nostalgiques. Le groupe s'est retrouvé à enchaîner les anciens tubes. Sans fatigue, Brianstorm a été jouée à la vitesse de l'éclair, Crying Lightning a eu l'effet d'une tornade, et le duo The View From The Afternoon / Teddy Picker s'est vu achevé par le romantique 505. Une ambiance tout à fait explosive.

La ballade fifties The Ultracheese est un premier point désavantageux, causé par une lenteur berçante. Fromage ou chamallow ? C'est assumé, mais ça passe ou ça casse. Heureusement, la formation de Sheffield est encore revenue sur ses pas, et a enflammé le théâtre avec Do Me A Favour. Une claque que l'on doit aussi au décor en pierre en adéquation totale avec la scène. Quand la nuit tombait, Cornerstone montrait encore une fois qu'un incontournable valait mieux qu'un grand discours. D'ailleurs, quelques phrases en français d'Alex (pour l'effort) suffisaient au public pour que celui-ci hurle. Un simple doigt levé du chanteur aboutissait à des émules, à des cris aigus, à en rendre certains encore plus survoltés.

Surpris par la reprise d'Elvis Costello – Lipstick Vogue – devenue très rock'n'roll, la bande a ensuite joué avec ses fuzz sauvages pour Do I Wanna Know (reprise en chœur par les spectateurs qui se sentent remerciés), avant de faire s'érailler les claviers sur l'obscur Pretty Visitors. Inhibé de quelques verres de vin aussi rouge que les lumières, la plus grosse « folie » du leader eut été de chanter couché sur son piano Wurlitzer. Une mise en scène de plus en plus détendue, surtout quand on connaît les singes depuis longtemps : Alex était accroché à son micro.

Un single plus tard, la scène s'est obscurcie le temps d'un court rappel. La fin de la boucle a électrisé les têtes présentes. D'abord, la magnifique Star Streatment, reproduite assez fidèlement par rapport au disque, replongeait dans le bain. La montée électrique s'est achevée sur Arabella et R U Mine? en version « extended ». Une fois achevés, les applaudissements des fans ont fait sourire des membres du groupe.

On l'affirme : cette sixième tournée est à la hauteur. Un nouveau monde « Monkeys » est né, et nous en fait voir de toutes les couleurs.
setlist
    Four Out of Five
    Brianstorm
    Don't Sit Down 'Cause I've Moved Your Chair
    Crying Lightning
    The View From The Afternoon
    Teddy Picker
    505
    The Ultracheese
    Do Me A Favour
    Cornerstone
    Lipstick Vogue (Elvis Costello cover)
    Knee Socks
    One Point Perspective
    Do I Wanna Know?
    She Looks Like Fun
    Pretty Visitors
    I Bet You Look Good On The Dancefloor
    ---
    Star Treatment
    Arabella
    R U Mine?
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