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Kasabian

Kasabian

Kasabian - Kasabian
Chronique Album
Date de sortie : 06.09.2004
Label : RCA
4
Rédigé par Delphine, le 19 octobre 2004
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En ces temps de revival 80’s, peu de groupes s’étaient décidés à piocher du côté de la toute fin de la décennie, quand, pendant que les Anglais dansaient sur les Happy Mondays ou encore les Stone Roses, nous, pauvres Français, étions obligés de se coltiner l’Aventurier d’Indochine à longueur de journée (terribles souvenirs d’enfance…)
Quand on écoute ce premier album éponyme de Kasabian, on retombe directement dans la mode Madchester, quand les groupes issus de la scène montante de Manchester étaient alors vénérés par le Royaume-Uni tout entier. Ce qui les caractérisait était, en plus de leur dance-rock fougueux, leur nonchalance et leur arrogance, avec comme experts en la matière Ian Brown ou encore Shaun Ryder. Tous se réunissaient alors à l’Hacienda, le club le plus hype de cette période, désormais mythique, se trouvant à Manchester. En passant, si jamais vous avez envie d’en savoir plus sur cette importante période musicale en Angleterre, n’hésitez pas à jeter un œil sur 24-Hour Party People, film sorti en 2002 retraçant cette époque totalement déjantée et extrêmement jouissive.
Bref, revenons à nos moutons. Kasabian a beau être originaire de Leicester, à mi-chemin entre Londres et Manchester, l’empreinte de la ville du Nord est définitivement tatouée sur leur musique. D’ailleurs, l’album commence par l’excellent single Club Foot, et comme vous le savez, deux choses sont primordiales aux yeux des Mancuniens : la musique et le foot (seuls moyens d’échapper à la vie quelque peu morose de la ville minière). La voix du chanteur, Tom Meighan, nous rappelle celle de Ian Brown, ou encore un peu plus proche de nous, celle d’un certain Liam Gallagher, moins nasillarde certes, mais également dotée d’une arrogance certaine et d’un accent terriblement anglais et terriblement irrésistible. Ce que l’on peut largement apprécier sur un autre single tiré de cet album, une vraie bombe, Lost Souls Forever que vous écoutez une fois et qui vous reste, là, dans la tête pendant tout l’après-midi (vaut mieux ça qu’O-zone, me direz-vous). Kasabian, dîtes-nous pas que vous n’êtes pas influencés par le groupe de Ian Brown (chanteur des Stone Roses mais également acteur à ses heures. Eh oui, il joue dans Harry Potter 3, quand même. C’est un détail qui aura peut-être son importance un jour, sait-on jamais…) ou les Primal Scream de Bobby Gillespie, on ne vous croit pas : mêmes rythmiques dance-rock, mêmes ambiances avec cette batterie et ses beats ravageurs, ces guitares omniprésentes et ces chœurs qui font le reste. On pense ici à Cutt Off ou encore Reason Is Treason, vrais hymnes dance-rock. Mais l’album ne se résume pas essentiellement à un simple plagiat de cette époque: les Kasabian sont assez intelligents pour s’inspirer énormément de cette période le tout remis au goût du jour, ce qui se voit grâce à leur production parfaitement ancrée dans les années 2000. Autre originalité : ces deux petits interludes instrumentaux, Orange et Pinch Roller, qui permettent, à l’album au son très brut de décoffrage, de faire quelques poses bien méritées qui vous emportent loin, dans une autre dimension, celle d’un film de science-fiction peut-être... Bref, qui apaisent…
Encore un groupe crée pour faire danser les filles… Certes, ça peut faire danser les filles mais pas autant que Franz Ferdinand par exemple ! Car même si Kasabian aussi fait du rock pour faire danser les filles, leur musique est sûrement moins facile d’accès à l’échelle planétaire car tout de même très british de par leurs influences. Mais, on s’en fiche : ça fait du bien de pouvoir replonger un peu dans cette époque où le port du pantalon baggy était obligatoire (heureusement, les membres de Kasabian n’ont apparemment pas adopté les règles vestimentaires de Madchester !) et où le leader du groupe se devait d’avoir ce qu’on appelle vulgairement une « grande (et très belle pour le coup!) gueule » (eh oui, cette époque n’a pas inspiré Oasis et Blur pour rien !). Apparemment, c’est bien parti pour Kasabian : Tom Meighan n’a pas l’air d’être le dernier à balancer, se permettant même de s’attaquer à Julian Casablancas des Strokes le décrivant au NME comme « a posh fucking skier ». Ca promet… Suite au prochain épisode.
tracklisting
    01. Club Foot
  • 02. Processed Beats
  • 03. Reason Is Treason
  • 04. I.D.
  • 05. Orange (Interlude)
  • 06. L.S.F. (Lost Souls Forever)
  • 07. Running Battle
  • 08. Test Transmission
  • 09. Pinch Roller (Interlude)
  • 10. Cutt Off
  • 11. Butcher Blues
  • 12. Ovary Stripe
  • 13. U. Boat
titres conseillés
    Processed Beats, L.S.F, Club Foot, Cutt Off
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