Odyssée Gondry-ïenne à travers l’Europe, avec trouvailles visuelles et univers sonore à la clé,
Bunny And The Bull promet monts et merveilles. La bande-originale, entièrement créée par Ralfe Band nous offre un avant-goût fantasmé de ce qui nous attend prochainement sur nos écrans.
Ne dénaturant pas leur son, Ralfe Band réalisent ici une Bande Originale épique et exotique qui colle à l’ambiance irréelle faite-maison du film de Paul King (déjà directeur de la série psychédélique
The Mighty Boosh). Quasi-instrumental, incluant quelques voix de-ci de-là,
Bunny And The Bull OST est un album réussi. Mais, comme bon nombre de Bandes Originales, il reste assez superflu sans les images qui sont censées l’accompagner : les vingt-deux ambiances sont certes posées mais la plupart des plages restent bien trop courtes, les deux tiers de l’album ne dépassant pas les deux minutes, pour que l’on rentre pleinement dans le (road-)trip.
Comme tout album de Ralfe Band, celui-ci possède son défilé de styles, de la country folk au western spaghetti, en passant par la musique gitane et les berceuses au piano. Plus apaisé et, surtout, plus organisé que les deux précédents opus,
Bunny And The Bull OST met en avant les atmosphères qui se dégagent des différents lieux que visitent les deux protagonistes du film. Chaque composition possède donc ses quelques instruments : electronica discret en Angleterre, mandoline et accordéon pour la Pologne, guitares hispanisantes pour…
« J’ai toujours été inspiré par la musique de films, partage Oliver Ralfe, compositeur et chanteur du groupe
: la bande-originale de Il Etait Une Fois Dans l’Ouest
d’Ennio Morricone, celle des films d’Emir Kusturica, sans oublier la musique de Neil Young pour le Dead Man
de Jim Jarmusch ». Des titres aussi hétéroclites et cinématographiques que
Bull Dance,
Attics et
Fiesta Song sont là pour confirmer ses dires, tant ils sont imprégnés des références qu'il cite.
Continuation naturelle de l’évolution de la formation d’Oxford, entreprise déjà par
Attic Thieves il y a un peu plus d’un an,
Bunny And The Bull OST ne déçoit ici que par frustration. Trois étoiles aujourd’hui signifieront demain, si le film de Paul King tient toutes ses promesses, quatre étoiles – si ce n’est plus. Ne nous reste plus qu’à faire notre propre film tout au long des sonorités qui parcourent ce troisième album de Ralfe Band, en attendant patiemment le
long-métrage britannique...