Ocean Colour Scene

En véritable gardien du bon goût britpop, Ocean Colour Scene entame 2010 avec une visite touristico-sonore de ce qui se fait de mieux là-bas : The Who, Primal Scream, Paul Weller, Oasis et les Beatles. Une question se pose alors : Mais que faisaient ils avant ?

En 2010 et quelques poussières, beaucoup de groupes fêtent leur « 20 ans de carrière ». Si cette nouvelle ne vous réjouit pas et fait passer nos idoles des 90's jadis placardées le long des murs de notre chambre, pour des vieux quadra (gros mot en terre rock, et ce n'est pas Roger Daltrey qui démentirait) devenus modèles et inspirations pour les petits nouveaux à la Kooks, Arctic Monkeys et consorts ; on est en droit de poser un regard objectif sur leurs carrières et leur évolution. Car oui, évolution il y a eu pour nombre d'entre eux. Tenez, Supergrass, par exemple. Exit la pop boutonneuse, conne comme un tube de biactol et place à Road To Rouen en 2005 pour ne citer que cet album. Blur se disloque, réapparait, disparaît de nouveaux entre nombre de projets parallèles ambitieux et essentiels tels que Gorillaz ; tandis que les frères Gallagher explose après un Dig Out Your Soul vénéneux, et aboutit, ayant au moins le mérite d'annoncer deux des plus belles carrières solo des dix prochaines années : celles de Liam et de Noël. Ainsi, le secret pour perdurer serait de se renouveler ?

N'allez surtout pas dire ça à Ocean Colour Scene, à la carrière solide et au style constant, de leurs débuts en première partie de Paul Weller ou Oasis à aujourd'hui. Discrète et tranquille, la bande de Birmingham, que nous avions quittée en 2007 avec On The Leyline revient avec un Saturday, fort de 14 titres. Dès les premiers grattements de guitare sur 100 Floors Of Perception, on pense aux Who, avec toute cette conviction palpable dans la voix de Simon Fowler, retrouvée quelques pistes plus loin sur Just A Little Bit Of Love à l'esprit « Tommy  » tout comme le morceau Old Pair of Jeans et son style boogie période Don't Believe The Truth du père Noel...
Sing Children Sing est du pur concentré de Primal Scream entre choriste à la voix chaude et piano survolté, tandis que What's Mine is Yours évoque incontestablement les Beatles. Simon Fowler semble y accentuer sa voix nasillarde qui lui confère cet accent « lennonien » qu'on retrouve aussi sur Village Life. Quand on vous parlait de voyage touristico-sonore....

Pour répondre à la question du début de cet article, « que faisaient ils avant », la réponse est simple : la même chose. Pourtant, difficile de blâmer Ocean Color Scene qui persiste à signer avec talent des compositions parfaites. OCS, finalement, peut-être bien le seul groupe où la prise de risque serait pour le coup à craindre.