Keane

A la découverte du titre de ce mini-album de Keane, Night Train, à l'image du classique des Guns n' Roses, on pouvait espérer à du lourd et du puissant, en bref du pur rock n' roll. On imaginait une surprise et donc découvrir Keane sous un autre jour. La surprise a bel et bien été au rendez-vous. Mais pas forcément là où on l'attendait.

Pour commencer, le groupe nous propose une courte introduction électronique, House Lights. L'ambiance est posée, légèrement sombre et intrigante, et nous donne l'envie de pousser un peu plus loin la découverte de l'album. Mais, surprise, la suite n'a rien à voir avec l'entrée qui nous a été présentée. Back In Times reprend en effet la recette qui a fait connaître le groupe, à savoir une pop simple et légère, associant clavier, batterie et même guitare. Rien de bien déstabilisant, et même de quoi retrouver le Keane qu'on a toujours connu et apprécié.
Tout se gâte sur Stop For A Minute, titre mixant pop, rap et R'n'B en duo avec le rappeur K'naan, le tout à la sauce Disney dans un style proche de Camp Rock. Si le rap est souvent associé à un rock plus dur, dans de nombreux cas avec réussite (Korn, Rage Against The machine...), avec Keane, ça ne passe pas, et le résultat sent le faux et l'exagéré.
Mais le meilleur reste à venir avec Ishin Denshin (You've Got to Help Yourself). Quelques secondes suffisent à nous plonger dans une pop japonaise doucereuse, avec une voix aigüe comme il se doit, le tout agrémenté de sons électroniques. Difficile de ne pas sourire, voire même rire, à l'écoute de ce titre.
Au final, Your Love pourrait être la bonne surprise de l'album. Un mélange intéressant entre new wave eighties et électro-rock actuel, où A-Ha aurait rencontré IAMX. Plus punchy et original, ce morceau relève le niveau général du reste du disque.

Au final, il nous reste un album surprenant, certes, mais également quelque peu grotesque. Difficile de savoir si le groupe s'est réellement pris au sérieux en composant ces chansons, ou s'il ne s'agit pas plutôt d'une bonne plaisanterie, surfant sur les stéréotypes d'horizons musicaux différents. A force de dispersion, Keane se perd dans un ensemble brouillon et à la limite de l'indigeste.