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Keane

Interview publiée par Alice le 8 avril 2004

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Après avoir conquis le public anglais avec Somewhere Only We Know il y a quelques semaines, Keane sortiront le mois prochain leur premier album, Hopes & Fears. Leur première tournée européenne ne pouvait pas ne pas passer par la France, et c'est donc à bord du Batofar que le groupe donnait son premier concert français ce mercredi...

C'est votre premier concert en France ce soir et vous le faîtes sur une péniche ! Qu'est-ce que ça vous inspire ?

Richard : C’est sûrement l'endroit le plus bizarre où l'on n’a jamais fait un concert ! Apparemment ça bouge quand un bateau passe à coté mais j'espère seulement que personne ne va avoir le mal de mer !
Tom : Mais je ne crois que ça nous inspire vraiment...
Richard : Ouais mais c'est cool ! Quand on nous a parlé d’un bateau, on s’est imaginé un ferry ou un truc dans le genre avec une odeur de vomi ou je sais pas quoi ! Mais en fait, c’est sympa ! Ca fait très gothique et rock'n roll, un peu comme dans Pirates des Caraïbes !

Quelle impression ça vous fait de venir à Paris en même temps que la visite d'Etat de la Reine d'Angleterre ? Vous pensez qu'elle va venir ce soir ?

Richard : Oui oui, elle est sur la liste des invités !
Tom : Mais c'est pas une coincidence en fait. On avait prévu le concert de ce soir il y a longtemps et en fait c’est elle qui s'est arrangée pour être là en même temps que nous !
Richard : Oui et il me semble que le Prince Philippe est un fan aussi, on l'a repéré à plusieurs concerts déjà !
Tom : Tu sais qu'il conduit un taxi de temps en temps à Londres ! Il met sa casquette pour ne pas qu’on le reconnaisse et il se balade dans la ville comme ça !

Votre 1er album sort le 10 mai et le titre, Hopes And Fears, vient des paroles de la chanson Snowed Under. Ces mots ont-ils une signification particulière pour vous ?

Tim : Oui, on voulait résumer en quelques mots les thèmes de l'album. Cet équilibre entre avoir des hauts et des bas, être triste ou heureux. Ca nous semblait être des mots qui captaient bien ce dont la vie est faite, parfois on a de l'espoir et des rêves et puis quelque chose va nous retenir et nous tracasser. Tout le monde connaît ce genre de sentiments et ça nous semblait être une bonne description des choses qui comptent pour nous et qu'on a pu vivre.

Pourquoi avez-vous choisi Everybody's Changing pour être le 1er single de l'album ?

Richard : En Angleterre, c'est Somewhere Only We Know qui est le 1er "vrai" single tiré de l'album mais le tout 1er qu'on a sorti était l'EP Everybody's Changing. A l'époque, la chanson était très récente et on est toujours excités par les choses récentes. On aime beaucoup cette chanson mais c'est vrai que c'est un morceau qui n'est pas facile à jouer dans un groupe, mais on était très emballés et on avait envie de le sortir ! C'est une chanson pop, entraînante et qui a du rythme. En plus, notre maison de disques avait besoin d'un single et on savait que ça allait être tiré à 1500 exemplaires donc on avait besoin d'une chanson qui soit entraînante et Everybody's Changing nous a paru très bien.
Tom : Quand les gens ont entendu Somewhere Only We Know, ils se sont demandés d'où venait Keane et ils ont fait certaines comparaisons mais je crois qu'Everybody's Changing est assez différente et qu'elle montre une autre facette du groupe. Le style, le son est différent et puis comme Richard l'a dit, elle est très entraînante ! J'espère juste qu'elle va aussi bien marcher que Somewhere Only We Know ! Etre n°3 des charts en Angleterre était incroyable mais il faudra que celle là soit n°2 ou 1 ! C'est peu probable mais on ne sait jamais !

Et est-ce que ça va être une nouvelle version de la chanson ou bien vous avez gardé l'originale ?

Tom : En fait, elle est assez nouvelle mais elle n'est pas très différente non plus ! Elle est basée sur la 1ère version qu'on a enregistrée. mais on a juste essayé de la mettre plus en accord avec les autres chansons de l'album. On a fait des concerts pendant un an et comme c'était notre 1er single, on l'a beaucoup jouée et l’atmosphère d'une chanson se créée surtout en la jouant live donc on a essayé de reproduire ça dans la 2ème version du morceau. Mais bon, je crois que les fans de la 1ère version ne seront pas trop dépaysés !
Richard : Mais il y a aussi de nouvelles chansons qu'on va mettre en face B et il y a un clip qui sera sur le single.
Tom : On aime bien faire des faces-B vraiment bonnes pour que les gens achètent plus qu'une seule chanson, et parfois on trouve même que les faces-B rendent mieux que le single ! On essaye d'encourager les gens à acheter nos singles en fait !

Hier soir, vous avez fait un petit concert sur Radio 1 et vous avez joué une de ces faces-B il me semble...

Tom : Oui tout a fait !
Richard : On a eu des petits soucis avec les écouteurs. Les miens n'arrêtaient pas de tomber et ceux de Tom étaient très bizarres !
Tom : Oui mais c'est le genre de choses qui arrivent de temps en temps et il faut juste faire avec...

Avant de devenir un trio, il y avait un guitariste dans le groupe et à l'époque vous aviez enregistré 2 chansons sous la forme de singles (Wolf At The Door et Call Me What You Like). Vous n'avez jamais pensé à les adapter pour pouvoir les jouer à nouveau ?

Tom : Il me semble qu'on a essayé mais ce sont des chansons très vieilles. Wolf At The Door date d'à peu près 4 ans et Call Me What You Like est encore plus ancienne je crois. Tim écrit tout le temps de nouvelles chansons qui sont géniales et, à l'époque, c'est ce qui nous inspirait. On aime faire des chansons qui parlent de choses qui nous touchent sur le moment et on n'a pas spécialement envie pour l'instant de ressortir des chansons du passé, même si certaines de nos faces-B sont des chansons assez anciennes. Call Me What You Like et Wolf At The Door ont été composées à la guitare et je cois que c'est aussi bien de les laisser dans le passé. Disons qu'il n'y a que les collectionneurs qui les auront !

On vous compare souvent à des groupes comme Coldplay ou Radiohead. Dans quelle mesure êtes-vous d'accord ou pas d'accord avec ça ?

Richard : C’est assez facile de voir pourquoi on nous compare à ces groupes : ce sont des groupes anglais et Coldplay utilise beaucoup un piano. A l’époque où OK Computer est sorti, on comparait la moitié des groupes britanniques à Radiohead. Ils écrivent des chansons qui ont un sens pour les gens et c’est ce qu'on essaye de faire aussi. Mais bon, quand l'album sortira, les gens pourront vraiment se faire une idée de ce qu'est Keane et je pense qu'ils feront vraiment la distinction vis à vis de Coldplay et Radiohead. De toute façon, tout le monde fait des comparaisons donc ça ne nous dérange pas plus que ça.

On vous voit quasiment toutes les semaines dans le NME, vous avez été élu groupe le plus prometteur de 2004 par un échantillon de 60 journalistes, votre prochaine tournée en Angleterre est complète depuis des semaines... On a l'impression qu’il y a une vraie "Keane mania" en ce moment, qu'est-ce que vous en pensez ?

Richard : C'est cool !
Tom : Oui, notre objectif, c'est de faire aussi bien que les Beatles !
Tim : La chose la plus importante pour nous ce sont les concerts. C'est sympa qu’on parle de nous dans la presse mais on sait bien, pour avoir vu comment ça se passe avec les autres groupes, que plus il y a de hype autour de tout ça, plus c'est difficile à gérer. On préfère se concentrer sur la musique et faire des concerts. C’est clair que c'est génial que la tournée soit complète et qu'autant de gens aient envie de nous voir en concert.

Est-ce que vous pensez que vous auriez eu encore plus de succès si vous vous étiez appelé The Keane, étant donné que ça semble très à la mode ces derniers temps d'avoir un nom qui commence par "the" ?

Richard : Peut-être ! C’est une bonne question ! C'est assez bizarre en fait parce que par exemple au départ, Coldplay s'appelaient The Coldplay. Ils ont laissé tombé le "the" et c'est peut-être ça la clé de leur succès !

Vous avez fait un concert pour les NME Awards en février en faisant la 1ère partie de My Morning Jacket et vous allez y rejouer en tant que tête d'affiche le 7 mai (et bien sûr, c'est complet !). C'est un grand pas en avant ! Vous êtes excités ?

Tim : Oui, c'est génial ! On n'a jamais vraiment fait un concert en tant que tête d'affiche, enfin, on a fait une petite tournée en février en Angleterre où on a pu faire nos propres concerts. Il y avait des fans de Keane et des gens qui venaient juste par curiosité et c'était vraiment sympa. Mais c'est vrai qu'on a du mal à s'imaginer qu'autant de gens aient envie de nous voir en concert.

Vos performances scéniques sont réputées pour être excellentes et toi Richard, tu es déjà célèbre par le fait que tu lances toujours tes baguettes dans le public à la fin des concerts ! Tu n'as jamais encore frappé quelqu'un ?

Richard : Ah non, je fais toujours très attention ! En fait, on a l'impression que je ne suis pas très fort parce que je fais exprès de ne pas les lancer très loin dans la salle ! Bien sûr, je veux que les gens les attrapent donc je les lance juste devant au niveau de la barrière de sécurité... enfin, ça c'était pendant la tournée avec Travis parce qu'il n’y a pas de barrière de sécurité à nos concerts, ils sont trop petits ! Mais je fais très attention. Par contre, j'ai vu le dvd d'un concert des Stereophonics pendant lequel Stuart Cable, le batteur, a lancé ses baguettes super violement dans le public et je me suis dit qu'il allait rendre quelqu’un aveugle ! Mais bon c'est vrai qu'à la ULU, les baguettes ont atterri sur la tête d’un mec mais très doucement, elles ont rebondi en fait !

Est-ce vrai que vous avez sacrifié une vache pour célébrer votre signature avec Island Record ?

Richard : Je ne mange pas de viande donc je pense que ça répond à la question !
Tom : Oui mais ça ne t'empêche pas de sacrifier une vache !
Richard : C'est vrai, j'aurais pu juste la tuer et ne pas la manger !
Tom : Mais d'où ça vient cette histoire déjà ?
Tim : J'avais répondu ça à un journaliste qui nous demandait comment on avait célébrer la signature avec Island Record.
Richard : Mais juste à côté de là où on répétait dans le Sussex, il y avait un pré avec des vaches et en fait, on est très amis avec elles ! On a une affinité particulière avec ces vaches parce qu’elles nous écoutaient répéter toute la journée !
Tom : J’adore les vaches de ce pré et aussi celles du champ en France où nous avons enregistré l'album mais bon, c'est vrai que je mange du bœuf. Donc, je leur fais un coup de poignard dans le dos en quelque sorte !

Il parait que vous jouiez beaucoup au bowling avant de devenir célèbres... Est-ce que vous pouvez m’expliquer comment vous avez obtenu une carte de fidélité au "Glyne Gap Bowling Centre" ?

Richard : Ca ce sont de bonnes recherches ! C'est vrai qu'on allait souvent au bowling avant mais les propriétaires ont changé. A l'époque, on n'avait pas d'argent et c’était vraiment pas cher. On pouvait se pointer là bas le matin et jouer toute la journée pour 5 livres (environ 7 euros). Mais après ça a changé et il fallait payer pour chaque partie. On n'avait pas assez d'argent donc on a arrêté d'y aller !
Tim : Mais on s'y amusait vraiment bien, c'était une manière sympa de passer le temps, très thérapeutique... Lancer une grosse boule de bowling le plus fort qu'on peut et tout casser sur son passage ! Quand on est partis aux Etats-Unis, on s'est retrouvés dans une petite ville très étrange au milieu de nulle part et on a été complètement isolé pendant 2 jours là bas. Il y avait un bowling où on pouvait faire des parties pour 20 cents et on y a joué pendant des heures jusqu'à se qu'on ait des ampoules aux doigts !
Richard : Oui, c’est vrai qu'à la longue, ça fait super mal aux doigts ! En fait, il faut juste prendre une boule qui soit du bon poids et ne pas essayer de faire le macho en voulant imiter ses copains ! Si la boule est trop lourde, prends en une plus légère...
Tom : Si un jour il y a une compétition mondiale de bowling avec que des groupes, je suis sûr qu’on gagnera. Mais bon, pas contre des professionnels !