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James

The Morning After

James - The Morning After
Chronique Album
Date de sortie : 06.09.2010
Label : Mercury
4
Rédigé par Mélissa Blanche, le 26 septembre 2010
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Manchester... La ville des lads et des hooligans. La ville des Smiths, des Stone Roses, d’Oasis... Et puis, la ville de James. Et non, ce n’est pas un chanteur, c’est un groupe. Né dans les années 80, à son apogée dans les années 90 et séparé au début des années 2000. Reformé en 2007, le groupe sort cette année deux mini-albums, The Night Before et sa suite logique... The Morning After. Plus introspectif et moins enjoué que son petit prédécesseur, The Morning After ne s’écoute pas, mais se savoure.

Assez loin des hymnes façon « Madchester », The Morning After se décline en douceur, balades après ballades, et sans fioritures. Le groupe a décidé de nous raconter des histoires, mais des histoires pas très drôles : la plainte d’un alcoolique qui bat sa femme, une ville où personne ne se regarde, des enfants cruels. D’emblée, Got The Shakes nous plonge dans cet univers torturé, avec une sacrée maîtrise des guitares. On adhère tout de suite, de la voix bluesy de Tim Booth, jusqu’à l’ambiance quasi-tribale de la fin. Vient ensuite Dust Motes, sortez les mouchoirs, vous en aurez besoin. Difficile de rester indifférent face à ce piano délicat, à cette voix douce et à ces paroles, inspirées par la mort de la mère de Tim Booth : « I forgive you... if you die ». Et la liste est encore longue, bien que l’album ne contienne que huit morceaux.

Tell Her I Said So évoque encore la mort, et la vieillesse, sur fond de maison de retraite et de temps qui passe. Le chœur aux voix d’enfants à la « We don’t need no education » vous rentre dans la tête sans vraiment pouvoir en sortir. Et puisque l’introspection est reine dans cet album, le titre pourrait bien évoquer, encore une fois, la mère de Tim Booth. Oui, le chanteur se plaît à nous raconter des histoires, et certaines de ces histoires, comme Kaleidoscope, ont des chutes tragiques. La mort, encore et toujours, hante le compositeur et domine ce début d’album pour laisser place à d’autres formes d’angoisse. Rabbit Hole est un petit bijou musical, un peu plus « jamesien » que l’ensemble. Le morceau est encore très acoustique mais l’entrée de la guitare rythmique et du chant ne tarde pas à nous réveiller de l’hypnose dans laquelle on était plongé. Si les paroles n’ont pas forcément la portée qu’elles avaient jusque là, la voix reste puissante, le rythme est plus entraînant et le tout est addictif. Et pourtant, nos anglais font toujours dans la simplicité. Ou plutôt, dans la sincérité. Un rien fait l’affaire. Des crescendo et decrescendo dans Dust Motes, une envolée de violons dans Lookaway ou encore, last but not least, la guitare slide légère de Larry Gott. Jusqu’à ce que l’album s’achève, comme il avait commencé, en beauté. Sur l’atmosphère étrange et obsédante de Fear.

Alors si vous êtes l'une de ces personnes qui aiment le changement en musique, vous aimerez sûrement cet album. Homogène sans trop se répéter, touchant sans en rajouter, simple sans pour autant ennuyer. Un quasi sans faute.
tracklisting
    01. Got The Shakes
  • 02. Dust Motes
  • 03. Tell Her I Said So
  • 04. Kaleidoscope
  • 05. Rabbit Hole
  • 06. Make For This City
  • 07. Lookaway
  • 08. Fear
titres conseillés
    Rabbit Hole, Fear, Got The Shakes
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