Hell Is For Heroes

Après un premier album (The Neon Handshake) unanimement salué et une récente période plutôt agitée pour le groupe (notamment à cause de leurs déboires avec EMI), 2005 sonne l’heure du retour pour les Hell Is For Heroes qui nous livrent enfin, après une poignée de singles éclaireurs, ce Transmit Disrupt tant attendu et qui, devrait combler l’attente des fans et ce même si l’effet de surprise a maintenant disparu.

Kamichi (déjà sortie en single il y a quelques mois) a la (trop) lourde tâche d’ouvrir ce second album: même si l’on reconnaît immédiatement le son caractéristique de nos Heroes ainsi que la voix déchirée de Justin Scholsberg, elle peine un peu à faire son effet peut-être à cause de la rythmique étrange du couplet (qu’il vaut mieux avoir écouté une petite paire de fois pour pouvoir pleinement apprécier) ou du passage chaotique central manquant de placement.
Le disque démarre donc réellement avec l’impeccable single qu’est Models For The Program qui nous montre un groupe peut-être plus mature, plus posé mais toujours aussi percutant. La sombre Quiet Riot prend la suite (et expose par la même occasion le jeu de batterie impeccable de Joe Birch qui a franchement pris de l’ampleur et de l’assurance) alors que ceux qui ont l’immense chance de ne pas encore connaître la très ancienne Folded Paper Figures (l’une des chansons «live» préférée des fans!) risquent de craquer devant la puissance toujours aussi phénoménale de ce titre.

Même si les deux petits intermèdes sans noms ou l’instrumental caché n’apportent pas grand chose à l’ensemble, la deuxième partie du disque est elle aussi au diapason: les déjà connues One Of Us ou Discos And Casinos sont immédiates et réellement percutantes, la montée mélodique de They Will Call Us Savages est également l’occasion de profiter une nouvelle fois des immenses capacités vocales de Justin alors que Transmit Disrupt reprend somptueusement les choses là où Slow Song les avait laissé sur le premier album. Les fans de titres plus lourds, plus sombres ne sont pas oubliés pour autant puisque la rythmique rampante et répétitive de Silent As The Grave ou la ténébreuse Burning Lafayette s’avèrent d’excellentes chansons mi-rageuses, mi-dépressives.

Sans renier l’unité sonore qui avait grandement été responsable de leur succès et que l’on retrouve sans conteste sur ce disque, les Hell Is For Heroes ont indéniablement évolué avec ce Transmit Disrupt peut-être un peu moins explosif et direct que The Neon Handshake mais dont la noirceur ambiante impose le respect.
Toujours pas de concession dans leur univers, toujours pas de faute de goût dans leur choix, les Hell Is For Heroes méritent aujourd’hui plus que jamais la reconnaissance et le succès. C’est en tout cas tout le mal qu’on leur souhaite…