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The Darkness

Hot Cakes

The Darkness - Hot Cakes
Chronique Album
Date de sortie : 20.08.2012
Label : PIAS
35
Rédigé par Kris, le 17 août 2012
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The Darkness reviennent donc finalement après un long hiatus avec un nouvel album, le premier depuis sept ans. A vrai dire, on n’avait plus trop suivi la suite de la carrière d’un groupe qui a implosé aussi vite qu’il n’est parvenu au sommet, tant l’envergure prise par le groupe de Justin Hawkins était démesurée, caricaturale, et somme toute prévisible. Il y a dans ce retour surtout une longue période de nécessaire oubli, pour le public mais aussi bien pour eux. Derrière les chiffres de vente mirobolants et les déclarations chocs dans les tabloïds, la forêt demeure bien cachée ; Permission To Land était un disque à l’énergie flamboyante et aux guitares grinçantes, à une époque où le rock se regardait les Converses et se reluisait du perfecto. The Darkness, dans son style potache, remettait un peu d’honnêteté dans un univers codifié à outrance.

Hot Cakes fait ainsi le ménage dans ce qui était devenu une caricature même de ce que voulaient démonter The Darkness. One Way Ticket To Hell... And Back, prétentieux et lourdingue (sonorités indiennes, ballades trop sérieuses...), était l’étape précédant la fin prématurée du groupe. Il y a dans Hot Cakes une filiation immédiatement palpable avec leur premier album, dans sa fascinante facilité et son appréciation brute. Derrière le glam et le second degré – un tonitruant « Suck my cock ! » survient dès la 45ème seconde d’écoute -, on en oublierait presque que The Darkness savent écrire de bonnes chansons et d’excellentes mélodies rock. On lorgne désormais plus vers la naïveté du rock FM eighties (Everybody Has A Good Time, la superbe She Just A Girl Eddie) que vers le hard-glam pompeux de la même époque (oui Freddie, on parle de toi).

Même si quelques chansons font guise de bis repetita ou présentant peu d’intérêt intrinsèquement (Livin' Each Day Blind ou Concrete, un peu en deçà), Hot Cakes est un concentré de tout ce que le rock oublie trop souvent d’être, riffs, chœurs et falsetti inclus. Justin Hawkins, son frère et les autres membres approchent désormais la quarantaine, l’exaltation des débuts et l’over-the-topitude quelque peu remplacée par l’expérience de la vie. Si la musique semble similaire, l’attitude laisse place à la maîtrise. Pour autant, on ne peut pas vraiment dire que The Darkness se sont assagis, ni qu’ils se sont laissés aller à l’aisance d’un retour à la scène. Les Anglais s’affirment sans complexes, ni réelles ambitions, et c’est finalement au détour d’un efficace Nothing's Gonna Stop Us, à la fois grandiloquent et contenu, ou d’une reprise métal menée tambour battant de Street Spirit (Fade Out) de Radiohead, qu’ils s’expriment le mieux.

Tout est définitivement encore là, aussi bien jouissif que terrifiant : les solos, les aigus, le hair FM, les paillettes, les clichés, le rock qui couine, les combinaisons léopards, le torse imberbe de Justin, et le rock enflé mais honnête d’un groupe que l’on avait oublié d’oublier. Welcome back from Hell !
tracklisting
    01. Every Inch Of You
  • 02. Nothing's Gonna Stop Us
  • 03. With A Woman
  • 04. Keep Me Hangin' On
  • 05. Livin' Each Day Blind
  • 06. Everybody Have A Good Time
  • 07. She Just A Girl Eddie
  • 08. Forbidden Love
  • 09. Concrete
  • 10. Street Spirit
  • 11. Love Is Not The Answer
titres conseillés
    Nothing's Gonna Stop Us Now, She Just A Girl Eddie, Everybody Have A Good Time
notes des lecteurs
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