Pet Shop Boys

En un peu plus de trente années de carrière, le duo choc des Pet Shop Boys a su assoir sa synth-pop au rang d'institution. Trois ans après Yes, ils reviennent aujourd'hui avec leur onzième album studio, Elysium et, sans réinventer leur style, réussissent à donner un bon coup de fouet à leurs compositions.

Pour tous ceux qui pensaient les deux Anglais sclérosés dans l'époque West End Girls ou It's A Sin, c'était sans compter sur l'oreille avertie de Tennant et Lowe. Aujourd'hui, ils traversent l'Atlantique et débarquent à Los Angeles pour faire appel à Andrew Dawson, producteur de Kanye West. Si, de prime abord, cette idée semble surprenante, il s'avère que la production d'Elysium est léchée, apporte de la profondeur à la pop synthétique des Pet Shop Boys et qu'aucun arrangement bling bling ou inutile n'y a été intégré. Même si ce nouvel album reste dans la lignée des grandes productions du groupe, quelques éléments nouveaux viennent apporter une fraîcheur à l'ensemble et lui concède une certaine cohérence.

Les claviers connotés 80s sont toujours de la partie, en atteste A Face Like That, mais ces derniers conservent un sens de la mélodie hors du commun. Le choix des titres d'ouverture (Leaving) et de clôture de l'album (Requiem In Denim And Leopardskin) n'a ici rien d'anodin : des refrains efficaces et dansants, en contraste avec des couplets plus calmes et posés, un chant toujours aussi omniprésent, une recette finalement si consensuelle de la pop mais tellement bien maîtrisée par les Pet Shop Boys.
Seulement, Elysium ne s'arrête pas à ces petites bombes lâchées de-ci de-là, le duo prouve également qu'il sait donner dans le down tempo, et le mariage claviers/piano sur Invisible ou les cordes de Breathing Space en témoignent parfaitement. Si les exemples élogieux ne manquent pas, quelques ratés sont aussi au rendez-vous. L'emphase et le vide intersidéral de Winner, son message d'espoir digne du plus mauvais discours laissent pantois. Cependant, ceci n'est rien en comparaison avec Hold On pour lequel les qualificatifs péjoratifs ne suffisent pas pour souligner tant de mauvais goût. Des paroles niaises et l'effet comédie musicale ne donnent qu'une envie : passer son tour !

Ainsi, Elysium est un album en dents de scie ; la production soignée met en valeur les compositions mais certains titres se révèlent plus que dispensables. Néanmoins, c'est une impression positive que l'on garde de cette écoute et les Pet Shop Boys, une fois encore, nous livrent une pop certes classique mais très classieuse.