Tom Odell

Premier album du jeune auteur-compositeur-producteur Tom Odell, Long Way Down a plutôt bien été accepté par toute la critique outre-Manche. Toute ? Non ! Le magazine rock britannique de référence, le NME, a infligé un zéro pointé à cet anglais de 22 ans. Une telle note est-elle justifiée ?

Il est assez paradoxal, en effet, de voir un jeune artiste remporter le Brit Award du Choix de la Critique 2013 alors que le plus influent des magazines rock l’a découpé jusqu’à la dernière goutte. Il faut lire ce papier du critique Mark Beaumont assassinant cet album pour le croire. C’est dur, bien trop dur. Mais peut-être qu’il marque un point...

On pourrait très facilement classer Tom Odell dans ces chanteurs pop masculins britanniques qui n’ont que le mot « love » à la bouche. De James Blunt à James Morisson en passant par Paolo Nutini, il y a toujours une superbe voix, une belle mélodie, un joli minois et une production de qualité. Après, quand bien même le talent est indéniable, cela peut devenir vite être lassant. Tom Odell est jeune, auteur, compositeur et chanteur : qui peut en dire autant ? Mais cet album reste un peu trop répétitif d’une piste à l’autre ou passe vite pour du « déjà entendu ».
Can't Pretend , Hold Me et Another Love sont les trois singles qui ont lancé la promotion de ce disque, un choix qui se révèle fort judicieux. Can't Pretend commence bien par « Love » et quelques accords de piano profonds, des chœurs chauds et une mélodie qui flirte avec l’émotion. Hold Me apparaît peut-être comme étant le titre où l’on peut bouger la tête, avec ce rythme plus accéléré et la voix d’Odell qui s’emporte. L’introduction au piano du morceau Another Love enchante, les chœurs et le tempo rendent cette ballade assez séduisante. On peut remarquer finalement le dernier titre, Sirens, qui, même s’il nous rappelle fortement How To Stay Alive de The Fray, conclue gentiment.
Long Way Down n’est pas un album à écouter lorsque l'on est fou amoureux d’une personne qui ne vous regarde même pas ou lorsque vous venez de connaître une rupture difficile. Quoiqu’il en soit, il parviendra à rendre votre cœur lourd... et à vous faire tomber dans le « déjà vu ». On ne doute pas des intentions louables de ce Tom Odell, qui sera peut-être la nouvelle coqueluche britannique (il a tout de même fait la première partie de la tournée anglaise de Jake Bugg), du travail fourni et de la sincérité du garçon, mais cela ne permet pourtant pas de rendre une belle copie. Cela ne mérite sans doute pas un zéro pointé, mais...

La légende raconte qu’après lecture de la critique de Long Way Down parue dans le NME, le père de Tom Odell a appelé la rédaction du magazine pour s’en plaindre. Espérons qu’il me laisse tranquille.