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Barbarossa

Bloodlines

Barbarossa - Bloodlines
Chronique Album
Date de sortie : 05.08.2013
Label : Memphis Industries
4
Rédigé par Esther Vilar, le 16 août 2013
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James Mathé, alias Barbarossa, sort aujourd’hui Bloodlines, un album à la pochette poignante : une prise de vue sombre composée de superpositions floues, un paysage urbain sur un ciel dégagé. Une pochette assez représentative de la trajectoire artistique du musicien. Auparavant chez Fence Records, un tournant marque la carrière du jeune prodige en signant chez Memphis Industries à Londres (Dutch Uncles, POLIÇA, etc...) pour ce projet solo. Vous l’aurez peut-être croisé aux côtés de Johnny Flynn & The Sussex Wit ou de Junip, qu’il a également suivi lors de ses derniers concerts.
Sans aucun doute Barbarossa a dû beaucoup puiser chez José Gonzalez, tant ses compositions en sont proches. Écoutez donc The Load, puis Line Of Fire qui ouvre le nouvel album de Junip. Bluffant, oui ! Alors si vous êtes déjà de grands fans des suédois de Junip, jetez vous sur ce magnifique album de folk contemporaine aux touches électro-soul.

A la première écoute, la sensation est déjà là : Barbarossa signe un album de l’intime. Sur une base minimaliste, une simple batterie, une ligne de basse, quelques touches de synthé, Barbarossa pose sa voix tout en finesse. Sans pour autant parler de lui, le « je » parle de son vécu, et s'interroge sur l'avenir de deux personnes et leurs passés. Cette voix magnifie les compositions : un chant qui donne de la profondeur à la légèreté du timbre. De Bloodline, qui ouvre l'album religieusement, à Battles en passant par Butterfly Plague et Plagliaccio, la sensualité de la voix de Mathé est le dénominateur commun qui donne à cet album mi-electro mi-soul son identité folk atmosphérique et planante.
Sur Battles, Barbarossa dévoile un autre lui, celui de la fragilité. Sa voix, toute en retenue, se voile sans pour autant renier les lignes directrices de sa musique. Les trois derniers morceaux concluent l'album sur une note bien plus apaisée. Les influences pop de l'artiste sont mises à nues. Savious Self, The Endgame et Seeds laissent croire à une évaporation.
L'enregistrement n'y est pas anodin puisque Barbarossa enregistre son album en analogique, sans artefacts ni post-production omniprésente. Ces choix rendent l'écoute vivante, et vous aurez l'impression de toucher l'essence musicale de l'album. Il y a dans cette pureté l'envie d'une communion musicale entre Barbarossa et son auditoire.
Tout y est d’une fluidité impeccable, sans accroche. Bloodlines nous emporte au-delà des genres musicaux. Homogène dans ses registres, hétérogène dans ce qu’il procure, l’artiste nous livre un album du sensible. Les choix musicaux y sont d’une belle maturité. Le mélange des genres ne rend pourtant pas l’album diffus et tout l’exploit est là. Barbarossa est un artiste contemporain avant d’être affilié à un genre. Avec finesse, l’électro se mêle à la folk et la soul ou créer le son Bloodlines.

Au-delà des genres, Barbarossa marque ainsi un territoire artistique.
tracklisting
    01. Bloodline
  • 02. Turbine
  • 03. Butterfly Plague
  • 04. Pagliaccio
  • 05. S.I.H.F.F.Y.
  • 06. Battles
  • 07. The Load
  • 08. Saviour Self
  • 09. The Endgame
  • 10. Seeds
titres conseillés
    Bloodline - Turbine - The Load - Plagliaccio
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