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Barbarossa

Imager

Barbarossa - Imager
Chronique Album
Date de sortie : 11.05.2015
Label : Memphis Industries
25
Rédigé par Xavier Ridel, le 14 mai 2015
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Après deux albums acclamés par les critiques de tous bors et quelques jolies dates de concert, voilà Barbarossa de retour sur la scène indépendante. Le ton est donné d'emblée : James Mathé entend prouver une fois de plus son amour des synthétiseurs et sa capacité à mêler folk et sonorités électroniques. La pochette de Imager représente un enchevêtrement de néons violets sur fond noir, design minimaliste s'il en est, pour une musique qui ne l'est pas moins.

Dix chansons, et pas une de plus. Des cascades de synthétiseurs associées à des boites à rythmes et à une voix sur-travaillée, parfois peut-être un peu trop. Barbarossa surprend l'auditeur dès la première écoute du titre éponyme qui ouvre l'album. Minimaliste et pourtant presque trop produite, la nouvelle galette du britannique, si elle reste dans la lignée de ses précédents opus, montre quand même une évolution notable dans sa musique.
Bien plus électronique qu'auparavant, cette dernière arbore désormais un visage moins instinctif et plus réfléchi. Les mélodies ciselées restent omniprésentes, la voix, toujours aérienne, est noyée dans les effets en tout genre. En témoigne le second titre Home et sa courte introduction noyée dans une longue réverbération digne de chants grégoriens. Ici, José Gonzales prête sa voix à Barbarossa, créant ainsi de nombreuses harmonies vocales mêlées à des synthétiseurs violonisants.

Le reste de l'album, à l'instar des premières chansons, s'articule autour d'un tempo lent et élastique, créant une atmosphère aérienne, comme suspendue entre ciel et terre. Le soucis résidant là : à trop se vouloir flottante, la musique de Barbarossa oublie ici la part de lourdeur inhérente à toute forme d'expression. La légèreté semble forcée, comme si elle avait pour but de ménager l'audimat et, peut-être ainsi, de conquérir les radios.
Mais, hypothèse avérée ou non, souhaiter se démocratiser et vouloir toucher plus de gens n'est pas forcément un soucis. La principale critique que l'on pourrait faire à Imager serait de ne contenir aucun titre marquant. L'album s'écoute sans déplaisir, quelques notes ou parties pouvant parfois même retenir l'attention de l'auditeur, mais très vite, le manque de variations se fait sentir. Les chansons se suivent et se ressemblent, chacune étant presque construite sur la même structure que l'autre. Seule Nevada et sa partie de synthétiseur aussi obsédée qu'obsédante semble tirer son épingle du jeu. La chanson, posée au milieu de l'album, s'impose comme le climax de ce dernier, le moment où la tension arrive à son apogée avant de retomber mollement.

Imager est donc un album homogène, ambitieusement construit et à la production très travaillée, mais parfois trop léchée. Barbarossa semble ici avoir perdu un peu de sa flamme, semblant privilégier la qualité du son aux dépends de celle des chansons. Ainsi, l'écoute de ce nouvel opus, sans être désagréable, peut s'avérer assez ennuyeuse et procurer bien moins d'émotions que les précédents albums du britannique.
tracklisting
    01. Imager
  • 02. Home
  • 03. Solid Soul
  • 04. Nevada
  • 05. Dark Hopes
  • 06. Silent Island
  • 07. Muted
  • 08. Human Feel
  • 09. The Wall
titres conseillés
    Imager - Nevada
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