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Porcelain Raft

Permanent Signal

Porcelain Raft - Permanent Signal
Chronique Album
Date de sortie : 19.08.2013
Label : Secretly Canadian
4
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 29 août 2013
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C'est toujours un évènement lorsque l'on a la chance de pouvoir enfin écouter le nouvel album d'un artiste qu'on adore. Et il est vrai qu'une certaine excitation est née en moi au moment de la découverte de ce second disque de Porcelain Raft. Son leader (et unique membre permanent) Mauro Remiddi n'a pas tardé avant de donner une suite à son superbe Strange Weekend paru au tout début de l'année 2012.

L'interrogation un tant soit peu teintée d'inquiétude s'est pourtant faite sentir il y a quelques mois alors que l'italien venait de sortir le Silent speech EP, cinq instrumentaux à tendance expérimentale pas forcément très excitants. Allait-il prendre la même direction pour ce Permanent signal ? Eh bien la réponse est non.
Et même si le disque démarre dans un tourbillon sonore électronique, auquel vient se conjuguer rapidement les notes d'un violon, la voix reconnaissable entre mille du romain dissipe en un instant les quelques craintes qui étaient encore en moi. Certes, nous sommes très loin de Drifting In And Out, la plage magique qui lançait le prédécesseur de ce nouvel album, cependant le minimalisme bercé de mélancolie de Think Of The Ocean nous ouvre la porte d'un lieu rempli de surprises.

Et la première ne tarde pas à arriver. En effet, Cluster, sorte de balade cold wave qui pourrait rendre jaloux et surtout donner des idées à Paul Banks, le leader d'Interpol, dont le second album solo fut un des plus éclatants ratés de l'année dernière, est séduisante au possible. Cette chanson entêtante à la structure pourtant simple démontre tout le talent de ce magicien musical. La pochette illustre d'ailleurs assez bien ce propos avec cette double apparition du résident de Brooklyn, une fois de dos dans la fumée blanche (de sa magie) et une de face un peu reclus dans le fond.
Après Open Letter, instrumental somme toute un peu dispensable, jaillit Night Bird, second très grand moment de cet opus. Avec ce demi-frère de The Way In, plage finale de Strange Weekend, l'italien réussit, un peu comme Jonsi l'avait fait sur l'album () de Sigur Rós en modulant inlassablement les mêmes paroles tout au long des huit chansons de l'album, à donner vie à un nouveau morceau en chantant quasiment le même air avec une instrumentation totalement différente. Le son s'est d'ailleurs épaissi pour ce disque. On sent bien que le travail de production en studio a été beaucoup plus conséquent que par le passé. It Ain't Over, petite perle électronique qui lui fait suite, confirme par ailleurs aisément cela.

Avec Warehouse, Mauro Remiddi plonge toutefois l'instant de deux minutes dans un univers plus intimiste qui pourrait s'apparenter à Oupa le projet parallèle de son ami, l'ex-Yuck Daniel Blumberg. Mais c'est la fin de l'album qui va donner au disque une certaine forme d'apothéose. Tout d'abord Five Minutes From Now qui tire toute sa force d'un brouhaha instrumental divinement progressif et répétitif. On aurait juste souhaité qu'il dure beaucoup plus longtemps. Et puis Echo, ultime mouvement ténébreux avec lequel l'artiste tire sa révérence en compagnie d'une ritournelle musicale sur laquelle il pose son timbre délicat et criard à la fois.

Petit à petit la fumée prend le dessus sur la musique et Permanent signal se termine alors que son musicien prestidigitateur a lui déjà disparu. Silencio !
tracklisting
    01. Think Of The Ocean
  • 02. Cluster
  • 03. Minor Pleasure
  • 04. Open Letter
  • 05. Night Birds
  • 06. It Ain't Over
  • 07. I Lost Connection
  • 08. Warehouse
  • 09. The Way Out
  • 10. Five Minutes From Now
  • 11. Echo
titres conseillés
    Cluster - Night Birds - Five Minutes From Now
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