Peggy Sue

Après deux albums plutôt convaincants, le trio de Brighton n'a pas connu le chemin de trompettes vers la renommée qu'ont pu connaître bon nombre de leurs compatriotes de la scène pop-folk britannique. Ils persévèrent avec ce troisième effort se rapprochant davantage d'une twee-pop aux accents psychédéliques, qui n'oublie pas ses attaches acoustiques traditionnelles.

« If you knew Peggy Sue, then you'd knew why I feel blue » chantait Buddy Holly. Cinquante cinq ans plus tard, le romantisme 60's de Peggy Sue lui donne toujours raison. Le duo vocal féminin traine les voyelles nonchalantes sur des instrumentations aux tempos relevés. Ce choix de miser énormément sur les voix, dont l'une est le fantôme de l'autre, est à double tranchant puisqu'elles prennent le risque de devenir plus agaçantes que percutantes. Une certaine simplicité dans la composition ne plaide pas forcément en leur faveur.
Peggy Sue hésitent entre l'électrique et l'acoustique mais choisissent souvent la première voie, tout en conservant un classique guitare, basse, batterie agrémenté de quelques percussions. Les directions prises sont néanmoins multiples, partant d'un hippie folk à la Mamas & Papas pour se détacher dans un Lo-Fi Do It Yourself pouvant parfois rappeler cette fameuse compilation C86 sortie par le NME en 1986 avec The Pastels en point de mire.

Si le folk-rock impulsif et mystérieux est l'atout majeur du début de Choir Of Echoes, Peggy Sue s'envolent parfois vers des sonorités atmosphériques formées par quelques guitares électriques aiguës ralenties aux échos répondant au titre de l'album. Les arrangements qui s'entrechoquent peuvent faire penser à Warpaint, dont l'album sorti une semaine auparavant risque d'être un point de comparaison temporel. Les ballades folk rompent avec les ambiances sombres ou les chœurs de girls band « choubidou », Peggy Sue y retrouvent des influences Dylanniennes comme sur How Heavy The Quiet That Grew Between Your Mouth And Mine, même si le groupe présente Lauryn Hill comme une influence majeure. Après un Longest Day Of The Year Blues où réapparait Buddy Holly, la batterie de Idle nous réveille, parvenant à nous faire vibrer et sortir de leur coté trop langoureux. La fin d'album dream pop psychédélique retiendra davantage notre attention que ses débuts un peu trop mignons.

Echo Echo : Peggy Sue semblent toujours à la recherche d'un son propre et se perdent dans plusieurs directions pour finalement nous laisser assez souvent dans l'expectative. Certaines sont assez audacieuses mais ne semble pas devoir nous marquer dans le temps, même si en règle générale l'écho revient toujours.