Voici le genre de sortie complètement improbable qui montre à quel point Franz Ferdinand est resté un groupe indépendant. Ces écossais ont toujours revendiqué leur liberté et ont déjà eu des aventures ou projets parallèles (
Box Codax ou
Correcto). C'est aussi un groupe qui sait partager et s'impliquer dans les projets des autres (comme la production du premier disque de
CITIZENS!) ou des groupes qu'ils aiment depuis longtemps. Les plus si jeunes écossais avaient été à l'origine de la ré-édition des
Orange Juice, et c'est avec les
Sparks qu'ils ont choisi de s'allier dans le projet
FFS.
Les Sparks ont commencé leur carrière alors que les musiciens de Franz Ferdinand n'était pas né, à l'exception d'Alex qui avait alors deux ans ! Ils n'ont cessé de jouer de la musique, même si leur notoriété s'est un peu fanée après leurs succès de la fin des années 70's début 80's, notamment produits par
Giorgio Moroder.
Ces groupes de deux générations se retrouvent autour d'une musique expressive et dansante, au croisement d'un groupe plus ancien qui regarde vers le futur et d'un plus récent qui cultive son côté rétro. Cette rencontre s'illustre bien sur le premier morceau,
Johnny Delusional, la parfaite synthèse entre leurs univers, et un bel équilibre dans le partage des parties vocales.
Cet album de réunion est marqué par la joie de faire de la musique et un ton très libre : la marque de fabrique des deux groupes. L'apogée de ce style débridé est sans doute
Collaborations Don't Work, un joli pied de nez à quiconque a voulu les dissuader d'écrire cet album. D'autant que le travail est abouti jusqu'à la pochette ou les paroles qui racontent chacune une histoire écrite à la première personne, confirmant ainsi la fusion de deux groupes en une même entité artistique.
L'album se termine par
Piss Off (ndlr : allez vous faire voir), un morceau issu de la première rencontre entre les deux groupes en 2004 mais qui n'avait abouti à rien. Et finalement, ce n'est pas plus mal que les deux groupes aient attendu pour trouver le bon moment.