The Magic Numbers

Chez les Magic Numbers, la famille, c’est sacrée et les amis aussi… Le groupe se compose en effet de quatre meilleurs copains, un frère et une soeur et un frère et une soeur. Romeo et Michele Stodart vivaient à Trinidad, ont ensuite déménagé à New-York pour enfin se poser à Hanwell, en Angleterre. Là, ils y rencontrent Sean et Angela Gannon, commencent à jouer de la musique ensemble et deviennent les meilleurs potes du monde. Ils donnent leur premier concert en 2002 et depuis, plusieurs premières parties ont suivi -Travis, The Bees, une tournée avec Ed Harcourt, une autre en compagnie de Hal, ou encore de Doves et Athlete : autant dire que le public a eu le temps de les découvrir sur scène et commençait à s’impatienter grave quant à la future sortie de leur premier album. Ayé, The Magic Numbers, the album, est enfin bel et bien là pour le plus grand bonheur de leurs fans déjà nombreux (après seulement deux petits singles, Hymn For Her et plus récemment, Forever Lost).

Les Magic Numbers, c’est d’abord un look qui correspond tout à fait à leur musique –et vice versa : les deux filles ont les cheveux longs et les deux garçons aussi (avec la barbe en plus) et côté fringues, disons que le pantalon patte d’ef est de rigueur. Bref, tout cela nous ramène presque 40 ans en arrière, on les aurait bien vu jouer à Woodstock par exemple entre Janis et Jimi… Mais non, ces quatre énergumènes n’étaient même pas nés à l’époque, c’est dire ! Ca n’empêche pas leur musique d’être un réel bonheur emprunte de leurs origines américaines, période baba-cool : des sonorités de country soul se mêlent à un son très west coast des 60’s et paf, ça nous donne une musique très douce, mélancolique mais joyeuse où Romeo, au chant et à la guitare, nous fait part de ses histoires d’amour et de ses complications (décidément, un sujet on ne peut plus universel). Sean, lui, est à la batterie. Quant à Michele (basse) et Angela (percussions), elles participent également au chant, ce qui n’est pas sans rappeler le fameux quatuor américain des Mamas & Papas, entre autres. La majorité de l’album se compose de ballades, surtout dans sa deuxième partie. Des ballades comme I see You, You see me ou encore Which Way To Happy, pendant lesquelles on retient son souffle tant elles nous prennent là ! La voix de Romeo est absolument claire et limpide et quand les deux filles s’y mettent, ça devient tout simplement divin. Les mélodies impeccables et l’ajout, à la guitare country et au piano, d’instruments moins classiques comme le tambourin ou le mélodica ne font que renforcer la finesse des arrangements et leur talent de songwriters. Des morceaux plus pêchus sont également de la partie, comme le titre d’ouverture, Morning’s Eleven qui commence à un rythme effréné pour s’adoucir au fil du morceau ou encore le très country Long Legs.

Décidément, le revival 60’s se fait énormément sentir en ce moment, avec des groupes tels que Hal, les Magic Numbers, ou bien les Thrills et les Bees il y a un peu plus longtemps. On ne va pas s’en plaindre. Même si ces groupes s’inspirent d’une période de l’histoire totalement révolue, à l’époque où tout était free (free sex, free love, free music, free life…), une décennie dont le leitmotiv était Peace and Love, n’empêche que tout en étant mélancolique et nostalgique, cette musique est légère et insouciante. Certes, cela ne correspond certainement plus à la mentalité de la jeunesse d’aujourd’hui, mais justement, ça permet juste un peu de s’évader. Bref, encore un disque qui tombe à point nommé pour l’été.