logo SOV
The Magic Numbers - Outsiders
Chronique Album
Date de sortie : 11.05.2018
Label : Role Play Records
25
Rédigé par Yann Guillo, le 9 mai 2018
The Magic Numbers sont de retour. Mais qui attend encore un nouvel album des frères et sœurs Stodart et Gannon en 2018 ?

Flashback en 2005. Au milieu des néo-rockers énervés, The Libertines, The Strokes ou autres Franz Ferdinand qui électrisent les foules, la pop bubblegum et les chœurs sucrés de The Magic Numbers cajolent les esprits. La presse s'éprend de leur premier album et certains en font un classique. Ils sont nominés pour le Mercury Music Prize et font partie des groupes en vue à Glastonbury.
Un an et un album plus tard, le soufflé retombe. Depuis, le groupe évolue dans la seconde division des groupes britanniques, proposant un nouvel album tous les quatre ans avec un succès relatif.

Avance rapide jusqu'en 2018. Sur Outsiders, on constate rapidement que les chiffres magiques n'ont rien perdu de leur agilité mélodique. Résolument pop, l'album lorgne toujours sur la musique des années 1960 et 1970. Batteries Motown, guitares crunchy, harmonies vocales... Dans les meilleurs moments, on pense à Fleetwood Mac, à Creedence Clearwater Revival ou à Neil Young. Et on se rappelle des Thrills qui opéraient dans un registre assez proche.
Pas de doute, donc, c'est bien de classic rock dont il s'agit ici. Cependant, dans ce genre, pour être à la hauteur de ses illustres aînés, mieux vaut avoir des chansons sévèrement charpentées. Ce qui n'est pas forcément le cas ici.

Quelques mélodies sortent du lot. Shotgun Wedding ouvre les débats avec conviction. Suivie de l'entraînante Ride Against The Wind. Plus loin, sur Sweet Divide, The Magic Numbers accrochent un moment de grâce. Avec une guitare rouillée et des chœurs 70s, le groupe vise l'émotion brute et la transe. Le résultat, blues rock à souhait, ravira les fans CSNY pendant 5 minutes et 25 secondes. Solo de saxophone compris. The Keeper séduit aussi par son groove de rocker sudiste à la Bo Diddley.

Ailleurs, le niveau baisse. Résultat : les morceaux s'enchaînent sans qu'aucune mélodie ne se grave dans les neurones de l'auditeur. Les chansons sont trop convenues, on les a déjà entendues des centaines de fois, mieux chantées et mieux jouées. Reste une impression de continum musical pas désagréable, mais pas remarquable non plus. Voire carrément ennuyeux comme comme sur Lost Children ou l'interminable Sing Me A Rebel Song.

On regrette aussi que le chant de Roméo Stodart domine tant les débats, les voix féminines étant reléguées aux chœurs. Car l'alternance des voix leads faisait le charme de leurs premières livraisons. Un conseil pour le prochain : laisse donc un peu le mic à ta sœur, Romeo.
tracklisting
    01. Shotgun Wedding
  • 02. Ride Against the Wind
  • 03. Runaways
  • 04. Sweet Divide
  • 05. Wayward
  • 06. The Keeper
  • 07. Dreamer
  • 08. Power Lines
  • 09. Lost Children
  • 10. Sing Me A Rebel Song
titres conseillés
    Sweet Divide - Shotgun Wedding - Ride Against The Wind
notes des lecteurs
Du même artiste