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Teleman

Brilliant Sanity

Teleman - Brilliant Sanity
Chronique Album
Date de sortie : 08.04.2016
Label : Moshi Moshi
45
Rédigé par François Freundlich, le 3 avril 2016
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Lorsque Teleman ont lancé leur single Dusseldorf il y a quelques semaines, on a immédiatement crié au génie, hypnotisé que nous fûmes dès la première écoute. Ces londoniens composé de trois anciens membres de Pete And The Pirates nous avaient séduit avec un premier album à la pop radieuse et synthétique. Avec Brilliant Sanity, ils semblent s'être remis à la piraterie en ressortant du placard les guitares du fameux single Blood Gets Thin. Ce disque semble être le parfait mix de tout ce que les frères Sanders (Thomas et Jonny, pas Bernie) savent faire le mieux, de la synth-pop lumineuse s'envolant vers le rock rentre-dedans qui donne la joue rouge.

Le plus compliqué sur ce disque est de réussir à passer à la piste deux, tant ce torride Dusseldorf est un peu comme une carafe d'eau fraiche en plein désert : elle ne s'épuise jamais et on veut en puiser jusqu'à plus soif comme si on n'était jamais rassasié. Nous voilà comme obnubilé par ces synthés saccadés et cette rythmique germanique entrainante. Nous retrouvons cette voix monocorde qui s'évapore dans des aigües, comme si Hot Chip invoquait New Order. La problématique est donc d'enchainer sur un album à la hauteur de ce tube en puissance. Pourtant Fall In Time et sa longue montée parvient à nous accrocher l'oreille. Avec cette voix apaisée sur quelque notes de piano et ses « can't afford » en boucle, Teleman nous refont le coup du titre à mémorisation immédiate. Les mêmes ficelles sont conservées sur bien des passages de l'album mais nous nous trouvons manipulés comme des pantins qui dansent frénétiquement sans bien comprendre pourquoi. Cette rythmique mathématique réapparaît souvent, voulant peut-être accélérer peu à peu nos pauvres cœurs.

Dusseldorf était bien le titre fondateur de l'album (voir du groupe ?) avec ce son puissant, direct et explosif. On passera néanmoins sur ce morceau aux « Glory Hallelujah » répétés, surtout après un week-end pascal durant lequel on a du se farcir le pape en plus du gigot à toutes les sauces dans les médias. Le minimalisme synthétique du premier album refait finalement son apparition avec ce simple orgue cosmique sur le titre éponyme ou ces quelques blips de vieux jeux vidéo sur Superglue. Teleman inversent le voltage sur la seconde partie de l'album, nous prenant par les sentiments d'une ballade au piano avec Can Shoe ou revêtant des vêtements twee à la Belle & Sebastian sur English Architecture. Les londoniens n'oublieront néanmoins jamais leur coté grandiloquent avec cette basse old-school jouant avec des synthés orientaux sur Tangerine ou ces boucles énervées sur la mélancolique Melrose.

Teleman semblent avoir trouvé leur place avec ce phrasé et ces instrumentaux saccadés, faisant sonner ce groupe de manière unique. Si Dusseldorf n'échappera à aucune playlist de meilleurs titres de l'année 2016, Brilliant Sanity parvient à l'accompagner glorieusement et avec cohérence, faisant éclater le talent multi-facette de ce quatuor appelé à un avenir brillant.
tracklisting
    01. Dusseldorf
  • 02. Fall In Time
  • 03. Glory Hallelujah
  • 04. Brilliant Sanity
  • 05. Superglue
  • 06. Canvas Shoe
  • 07. Tangerine
  • 08. English Architecture
  • 09. Melrose
  • 10. Drop Out
  • 11. Devil In My Shoe
titres conseillés
    Dusseldorf, Fall In Time, Melrose
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