Chronique Album
Date de sortie : 02.09.2016
Label : Virgin EMI
Rédigé par
Emeline, le 17 octobre 2016
Ces derniers mois, Jamie T est plutôt du genre prolifique. Son dernier album en date, Carry On The Grudge, est sorti il y a seulement deux ans (2014) et le songwriter britannique originaire de Wimbledon était revenu faire l'actualité l'an passé avec son Ep Magnolia Melancholia, aux ambiances plus posées qu' à l'accoutumée. Sur ce quatrième long format, l'Anglais renoue avec le melting-pot d'influences et la variété de styles qu'il n'a de cesse d'embrasser de disque en disque. Rock, punk, mais aussi reggae, pop ou rap : tout ce joli monde se mélange allègrement pour former un ensemble de chansons bariolées oscillant entre la puissance verbale des Beastie Boys, la pop élégante des Arctic Monkeys ou l'énergie de The Clash, et dont les courbes, jamais vraiment droites, sont plus ou moins captivantes.
Enregistré entre Londres et Détroit, ce disque parvient à mêler mélancolie pop, textures sombres et mystérieuses et pop songs FM légères et lumineuses. De ses titres, on retiendra surtout le superbe flow hip-hop du chanteur-guitariste sur Drone Strike, où son débit ferait pâlir Eminem, mais aussi sa belle énergie sur Tescoland, un titre qui aurait eu largement sa place quelques années plus tôt sur l'album Kings And Queens, ou encore sa nonchalance rappée sur Police Tapes.
Si on n'enlèvera pas au musicien (désormais trentenaire) son talent de mélodiste couplé à celui de maître du groove sur Dragon Bones, on laissera en revanche de côté quelques-unes de ses chansons plus fades et (trop) policées comme Power Of Men (et son mauvais côté Red Hot Chili Peppers léché), ou la balade Sign Of The Times, sans grand intérêt.
Coté textes, le guitariste a troqué ses histoires de personnalités starifiées (comme Ike et Tina Turner auparavant) contre des figures historiques (Jeanne D'arc, Robin des Bois...), tout en évoquant, entre autres choses, le suicide (sur le pourtant entraînant Dragon Bones). Jamie T ratisse donc large une fois de plus. De quoi avoir à boire et à manger dans son nouveau disque, qui s'impose par sa richesse sonore mais un peu moins par ses chansons.