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Flotation Toy Warning

The Machine That Made Us

Flotation Toy Warning - The Machine That Made Us
Chronique Album
Date de sortie : 16.06.2017
Label : Talitres
5
Rédigé par François Freundlich, le 16 juin 2017
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Les plus chanceux se souviennent d'un concert au Café de la Danse à Paris en avril 2005 en première partie de The National. D'autres, de cette pépite de premier album qu'était A Bluffer's Guide To The Flight Deck avec sa pochette à mouettes, glané au hasard du petit disquaire du coin. En tout cas, l'admirateur de Flotation Toy Warning a forcément une petite étincelle qui s'allume dans les yeux quand un autre prononce ce nom. Treize ans après ce disque qui a marqué nos vingt ans, la suite est là. Après avoir sans cesse repoussé sa sortie suite à un manque de temps, d'argent ou pour des raisons familiales ; The Machine That Made Us est sorti et tout est toujours bien là, à portée de plongée.

Cet album est bien la suite logique de son prédécesseur, enrichi d'orchestrations hors du temps et d'un sentiment d'apesanteur encore plus présent. Nous retrouvons cette voix flottante, fragile et lointaine, en permanence sur le fil, semblant parfois happée par des chants de baleines qui résonnent au loin. Les nappes de synthés cotonneuses et autres chœurs fantomatiques s'exaltent sur des ballades déstructurées, entre dream pop cristalline et krautrock en slow motion. Les titres semblent évoluer aléatoirement comme les flots, on ne connaît jamais la direction qu'ils vont prendre, le disque étant vendu sans carte ni boussole. Tout s'évapore comme le vent dans un labyrinthe sonore, les bruits bizarroïdes troublent quelques pianos extravagants ou autres guitares malicieuses. On pense notamment à Everything That Is Difficult Will Come To An End, composition lumineuse et complexe un brin héroïque, prenant tout son temps (presque huit minutes) pour nous happer vers des profondeurs insoupçonnées.

Flotation Toy Warning développent une pop spéléologique avec ces synthés abyssaux ressemblant à une chorale de machines plaintives. Les orgues langoureux s'étendent dans une langueur incertaine sur la mélancolique I Quite Like It When He Sings avec cette voix semblant nous parler dans un écouteur de téléphone. Un certain mysticisme torturé s'échappe de ces boucles de pleurs synthétiques qui invitent à la solitude contemplative, les yeux fermés, allongé, comme sur ce titre évocateur : Driving Under The Influence Of Loneliness. On flotte dans un air sans nuage sur cette courte berceuse paradisiaque. Les claviers ronronnent, semblent parfois cassés ou en souffrance de leurs propres automatismes. Ce disque peut nous cajoler ou nous effrayer mais Flotation Toy Warning résonnent à nouveau dans nos oreilles comme aux premiers jours. Ces ambiances sous-marines et ce son si spécial sont intacts, comme si le groupe ne nous avait jamais quittés.

On l'a attendu tellement longtemps que l'on n'y croyait plus mais le deuxième très grand disque de l'un des groupes les plus sous-estimé de la dernière décennie est à la hauteur de nos espérances les plus folles. Nous voilà désormais rassurés : on connaît l'album qui bercera nos hamacs tout l'été.
tracklisting
    01. Controlling The Sea
  • 02. Due To Adverse Weather Conditions, All Of My Heroes Have Surrendered
  • 03. Everything That Is Difficult Will Come To An End
  • 04. A Season Underground
  • 05. I Quite Like It When He Sings
  • 06. King Of Foxgloves
  • 07. When The Boat Comes Inside Your House
  • 08. Driving Under The Influence Of Loneliness
  • 09. To Live For Longer Slides
  • 10. The Moongoose Analogue
titres conseillés
    Everything That Is Difficult Will Come To An End, I Quite Like It When He Sings, Driving Under The Influence Of Loneliness
notes des lecteurs
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