Always Ascending, toujours en croissance, pourrait être la devise de Franz Ferdinand, le groupe de Glasgow, pas l'empereur assassiné. Tout au long de leurs albums, ces derniers ont démontré qu'ils pouvaient améliorer leur écriture et leur jeu. Au moins jusqu'à
Right Thoughts, Right Words, Right Action où, malgré la présence de quelques tubes, le groupe commençait à faire du sur place. Sorti il y a cinq ans, cet album au titre définitif aurait bien pu être leur dernier.
Et puis il y a eu la parenthèse
FFS avec les
Sparks et le départ de Nick McCarthy remplacé à la guitare par Dino Bardot (ex-1990s) et aux synthés par Julian Corrie (aka Miaoux Miaoux, musicien et producteur actif sur la scène underground de Glasgow). Enfin, le choix de Zdar (moitié de Cassius et producteur de Phoenix ou The Raptures) derrière la console a probablement permis au groupe de trouver une nouvelle méthode de travail et un nouveau souffle comme l'avait permis Dan Carey (CSS, Hot Chip, Kate Tempest...) sur
Tonight : Franz Ferdinand.
Je n'avais été que moyennement séduit par ce nouveau line-up lors de leur passage à Rock en Seine l'été dernier. J'avais trouvé le groupe un peu mou et les nouveaux morceaux manquants de panache. Après une écoute intensive de ce nouveau disque, je suis tombé sous le charme et reconnais que le groupe a réussi l'impossible : écrire un album qui pourra faire office de classique dans leur discographie tout en faisant évoluer leur son. On y retrouve la même excitation qu'à l'écoute de leurs premiers singles, celle de découvrir un groupe qui, sans réinventer un style, crée une identité et surtout d'excellentes chansons.
Le son de
Always Ascending est beaucoup plus synthétique que celui de ses prédécesseurs. L'ajout d'un membre dédié aux synthés, la production de Zdar et l'échappée avec les Sparks s'entendent tout au long de l'album et tout particulièrement sur
Lois Lane qui n'aurait pas dépareillé dans la discographie de Sparks. Loin de se cacher derrière des machines et des artifices de production, le son gagne en densité et le groupe apporte la puissance de ses concerts en studio.
Paper Cages,
Huck And Jim ou
Feel The Love Go sont déjà prêtes à résonner dans les stades.
Finalement, ce nouveau son qui n'a rien de foncièrement nouveau est en quelque sorte leur signature depuis le début. Les Ecossais proposent une pop arty qui flirte avec les tubes sans en être tout à fait et réussissent leur retour avec un disque d'une grande cohérence et délicieusement rétro à une époque où la musique s'écoute par titres en streaming.