Lost Under Heaven

Près de trois ans après Spiritual Songs For Lovers To Sing, un disque qui avait marqué son époque, Lost Under Heaven reviennent avec ce nouvel album, « Loves Hate What you Become ». A la première écoute, le disque surprend de leur part. Là où leur premier était tout en furie et guitares, celui-ci apparaît bien plus calme et apaisé. La rage a fait place à la mélancolie. La plupart des titres verse vers un son atmosphérique que l'on attendait guère chez un groupe comme eux. Ce qui ne veut pas dire que ce second album ne soit pas un bon disque, bien au contraire. C'est juste qu'il emprunte des chemins auxquels on ne s'attendait guère, même si les single Bunny's Blues ou Post Millenial Tension pouvaient être des signes avant-coureur du tournant pris par le groupe.

Sur The Breath Of Light, Ellery James Roberts a même des intonations folk/country dans la voix, bien loin de son chant sur le premier album. C'est bien simple, sur ce titre, il fait carrément penser à Nick Cave. La grande réussite de ce Love Hates What You Become se révèle dans le chevauchement des parties vocales entre Ellery et Ebony. Cela fonctionne à merveille sur tous les morceaux et en particulier sur Black Sun Rising, l'un des grands moments du disque.
Dès leur premier opus, on avait compris que Lost Under Heaven était le genre de groupe qui aime jouer avec les ambiances pour créer un univers musical fort. Sur ce point, ils n'ont pas changé. On sent bien que de Come qui ouvre l'album à For The Wild qui le conclut, Love Hates What You Become a été construit dans une progression savamment élaborée. Ce dernier titre est sans doute le seul qui rappelle le Lost Under Heaven première mouture avec son final tout en guitares explosives.

Ce disque prouve que le duo est capable de se renouveler du tout au tout sans se renier. Lost Under Heaven était l'un des groupes les plus intéressant à avoir émergé de la nouvelle scène britannique. Il reste tout aussi intéressant aujourd'hui. Il n'y a qu'à écouter la ballade Love Hates What You Become, qui donne son titre à l'album, pour s'en convaincre. Le duo a réussi le pari d'être aussi innovant dans l'épure qu'il ne l'était dans le chaos. Une gageure.