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Hozier

Wasteland, Baby!

Hozier - Wasteland, Baby!
Chronique Album
Date de sortie : 01.03.2019
Label : Rubyworks/Island Records
4
Rédigé par Yann Guillo, le 6 mars 2019
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Hozier n'est pas l'auteur de Take Me To Church pour rien. L'homme chante comme d'autres prieraient. Avec ferveur, transport et passion. L'introductive Nina Cried Power, en duo avec la mythique Mavis Staples, en est peut-être la plus parfaite illustration. Au fond, une chorale gospel s'époumone et harmonise sur un groove démoniaque. Par-dessus, dansent Hozier et Mavis sur une ode poignante à la résistance et au combat pour les droits. Et tout le monde s'assoit dès les premières notes. Amen.

Le single Almost (Sweet Music) et sa rythmique tout en contretemps rendraient fou un métronome. C'est un nouveau succès, porté par des orgues gras et des chœurs. Un morceau qui confirme que l'inspiration de Hozier, loin de s'être tarie, semble s'être régénérée en puisant directement à la source du blues, du jazz et de la pop. Bien lui a pris, après avoir signé un tube interplanétaire du calibre de Take Me To Church et tourné sans relâche, de prendre son temps – quatre ans – pour éviter l'épuisement.

La ballade Movement est d'une subtilité assez renversante. Commençant comme une ballade au beat R&B lourd, elle explose dans un final à faire pleurer Terminator. La très réussie No Plan et son riff quasi-stoner évoquent les Arctic Monkeys de Suck It And See, le groove en plus. Plus loin, on retrouve ce goût pour un blues lourd sur Talk. L'épuré et gospel (encore) To Noise Making (Sing) fait décoller. Ailleurs, ce sont des ballades acoustiques en accords ouverts, la cinématographique As It Was, Shrike, Would That I et Wasteland, Baby!, qui empruntent au folk anglais et sonnent comme du John Martyn ou un Bert Jansch sous stéroïdes. Le tout semble joué par un groupe de soul mutant et est produit avec bon goût et une puissance sonique indispensable pour casser les Internets de nos jours.

Le talent de Hozier est de proposer une musique complexe sans jamais être cérébrale, généreuse sans jamais être outrancière, référencée mais qui n'oublie jamais d'être originale. Il confirme avec Wasteland, Baby! qu'on a affaire avec lui à un oiseau rare, chanteur à l'organe grand comme un orgue polyphonique et songwriter intelligent et idiosyncratique. Si l'ensemble est plus convaincant que son premier album, peut-être aurait-il fallu laisser de côté deux ou trois chansons un léger cran en dessous (Nobody, Be, Dinner & Diatribes) pour ne pas casser le momentum de la deuxième partie d'un album par ailleurs franchement réussi.
tracklisting
    01. Nina Cried Power (featuring Mavis Staples)
  • 02. Almost (Sweet Music)
  • 03. Movement
  • 04. No Plan
  • 05. Nobody
  • 06. To Noise Making (Sing)
  • 07. As It Was
  • 08. Shrike
  • 09. Talk
  • 10. Be
  • 11. Dinner & Diatribes
  • 12. Would That I
  • 13. Sunlight
  • 14. Wasteland, Baby!
titres conseillés
    Nadia Cried Power, No Plan, Movement, As It Was
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