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Hozier

Hozier

Hozier - Hozier
Chronique Album
Date de sortie : 06.10.2014
Label : Rubyworks/Island Records
45
Rédigé par Mélodie, le 1er octobre 2014
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Le blues n'est pas mort, il a même trouvé refuge au-delà des côtes américaines, en Irlande, auprès d'un Hozier maniant le blues poétique avec grande justesse.

Il faut dire que c'est une histoire de famille. Biberonné au jazz, à la soul et au blues par un père musicien, Andrew Hozier-Byrne s'inscrit au Trinity College pour étudier la musique. Mais il abandonne rapidement, décidant de se consacrer entièrement, et en autodidacte, à sa passion. D'ailleurs, il intègre un groupe de soul à l'âge de quinze ans. Mais, en 2013, le jeune irlandais vole de ses propres ailes et sort un EP qui met en lumière tout son talent. Take Me To Church est vite suivi de From Eden, accueilli avec autant de succès.

Aujourd'hui, Hozier sort son tout premier album éponyme. On retrouve Take Me To Church, un des titres les plus poignants. La voix grave de Hozier accuse avec véhémence la violence faite aux homosexuels en Russie, tout cela servi dans un gospel tranchant et sombre, prononcé comme une messe. Il y a quelque chose de très cérémonial et de religieux dans cette chanson qu'on écoute avec beaucoup de sérieux. Le vidéo clip, un très beau noir et blanc qui met mal à l'aise, mérite lui aussi qu'on le regarde.
Hozier a forgé son propre blues, un blues moderne, ancré dans son époque. La plupart des titres de ce premier album ont des allures de gospel, comme c'est le cas de Take Me To Church, Angel Of A Small Death And The Codeine, et Sedated. Les choeurs sont très présents, il y a beaucoup de rythme, et on imagine aisément Hozier au milieu d'une assistance qui tape des mains en rythme. Work Song démarre d'ailleurs sur un tempo très lent, mené par des battements de mesure.

On trouve aussi sur ce premier album des morceaux très blues, comme To Be Alone, qui démarre sur un solo guitare et nous téléporte directement dans le Chicago du siècle dernier. It Will Come Back fait le même effet. L'Irlande parait alors bien loin, tant Hozier semble s'être emparé de tout le blues américain. On a beaucoup de mal à réaliser qu'il n'est âgé que de 24 ans. Ses chansons sont très bien ficelées, abouties et font preuve de beaucoup de maturité.
Hozier s'éloigne parfois des chemins battus et s'autorise un peu de rock (Jackie And Wilson) et de folk avec Like Real People Do faisant étrangement penser à Jonathan Wilson. L'album se clôt sur un un titre en live très doux, Cherry Wine. Après tout ce que l'on vient d'entendre, il parait bien fade, on aurait préféré un morceau plus fort et représentatif de ce disque en guise de fin. Mais cela ne gâche pas du tout le plaisir de notre écoute.

Hozier est un premier album très réussi sur lequel blues et gospel sont remis au goût du jour et de la manière la plus honorable qui soit. Et si Hozier maitrise également très bien le folk, on lui préfère malgré tout ses incantations blues. En somme, voici un album à écouter très attentivement.
tracklisting
    01. Take Me to Church
  • 02. Angel Of Small Death & The Codeine Scene
  • 03. Jackie And Wilson
  • 04. Someone New
  • 05. To Be Alone
  • 06. From Eden
  • 07. In A Week (feat. Karen Cowley)
  • 08. Sedated
  • 09. Work Song
  • 10. Like Real People Do
  • 11. It Will Come Back
  • 12. Foreigner's God
  • 13. Cherry Wine
titres conseillés
    Take Me To Church, To Be Alone, Like Real People Do, Someone New
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