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Hozier

Paris, Olympia - 18 juillet 2023

Live-report par Laetitia Mavrel

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Andrew John Hozier-Byrne ou plus communément appelé Hozier revient à Paris en amont de la sortie de son troisième album studio Unreal Unearth, à paraitre le 18 août prochain. Mais, point de showcase ou de soirée privée pour présenter ce prochain opus de l'irlandais, il s'agit ici d'un retour en fanfare à L'Olympia, qui l'avait déjà accueilli en septembre 2019 alors en pleine tournée pour Wasteland, Baby!, déjà à l'époque plein comme un wagon de la ligne 13 à ses heures les plus critiques.

Hozier est un homme de scène, beaucoup plus prolifique en nombre de concerts qu'en disques dans les bacs. Ce pourquoi neuf ans après ses débuts et seulement deux albums à ce jour, la taille des salles et les moyens techniques comme humains s'agissant des musiciens l'accompagnant ont évolué de façon exponentielle, le menant aujourd'hui dans les grandes arénas et autre front stage à Glastonbury. Généreux par sa présence envers ses fans, les moments plus intimes ne sont cependant pas boudés et c'est à l'Alhambra en avril dernier qu'Hozier a offert un premier baptême du feu à ses nouvelles compositions devant un parterre de fans ravis et privilégiés.


Avant donc de laisser ses admirateurs prendre le chemin des plages, campings ou autres BnB aux quatre coins du mondes, Hozier nous donne à rendez-vous à Paris, à nouveau à l'Olympia, qui cette fois-ci a eu la présence d'esprit de laisser son parterre debout, la dernière prestation ayant été un peu bridée par la configuration assise. Ce soir, c'est une horde de fans, la plupart jeunes voire très jeunes, qui envahit la salle du boulevard des Capucines, et il est toujours impressionnant de mesurer la très forte popularité de l'irlandais parmi cette foule hétéroclite, où l'on perçoit tous les genres, tous les profils, pas mal de parents accompagnant leurs jeunes ados, confirmant le sentiment d'inclusivité que génère le petit monde d'Hozier.

Ce sont pas moins de huit musiciens que l'on décompte pour étoffer la musique d'Hozier, qui gagne d'année en année en richesse, avec batterie, trois guitares, violon et violoncelle, quatre claviers, percussions et surtout deux choristes qui rappellent les lointaines heures de ces crooners qui ne sortaient jamais sans leurs brochettes de chœurs féminins.
Crooner, ce mot ne définit pas vraiment Hozier, qui reste inlassablement discret, toujours avec sa dégaine de jeune adulte un peu mal fagoté mais qui, dès qu'il entame son tour de chant, rappelle à l'ordre toutes les mauvaises langues qui lui reprochent un certain manque de charisme. Le timbre est toujours aussi puissant mais distillé avec finesse. La grande majorité de la setlist provient du premier disque éponyme qui a fait exploser le musicien à la face du monde, sa sensibilité accrue et son engagement dans la lutte contre toutes les discriminations façonnant son identité d'humain comme d'artiste.


C'est donc une petite série de tubes qui défile et il est agréable d'observer après toutes ces années le jeune irlandais s'épanouir sur scène ainsi que l'entrain du public, tous les titres étant repris en chœur par les présents. Hozier accueille sur scène, pour interpréter Like Real People Do, Victoria Canal, jeune artiste en provenance des Etats-Unis ayant assuré sa première partie et qui impressionne par sa dextérité tant à la guitare qu'au clavier du fait d'un lourd handicap physique qui la voit privée de son avant-bras droit. Le duo est ainsi parfaitement accordé et donne au titre encore plus d'émotion.
Hozier nous présente en exclusivité ce soir un inédit en deux parties, De Selby, qui selon lui n'a jamais été interprété devant une quelconque audience, si ce n'est les techniciens du staff. L'accueil est dithyrambique et Hozier peut ainsi s'assurer d'un nouveau succès avec le troisième album qui fera son apparition en plein mois d'août. Le concert défile, sans aucune économie sur les lightshows et on sent à quelques moments que l'ingé son a un peu la main lourde. On peut en effet regretter que la subtilité du répertoire d'Hozier soit bien souvent noyée sous les effets un peu ampoulés de la production, privant un peu de son authenticité l'artiste qui demeure une personne des plus modestes face au succès, à l'esprit clair et toujours les pieds sur terre.

Les salles prestigieuses qui l'accueillent se prêtant à une telle machinerie, on remercie donc Hozier de continuer à se produire dans des lieux à taille relativement humaine comme l'Olympia, à quelques mois de son prochain passage parisien en novembre, cette fois ci au Zénith. Hozier a indéniablement confirmé son talent et continue sa progression fulgurante dans la catégorie des poids lourds de la scène pop-rock.
setlist
    Eat Your Young
    Jackie And Wilson
    From Eden
    To Be Alone
    Dinner & Diatribes
    Francesca
    Like Real People Do
    De Selby 1
    De Selby 2
    Would That I
    Someone New
    Movement
    Take Me To Church
    ---
    Cherry Wine
    Work Song
photos du concert
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