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Hozier

Paris, Trabendo - 29 novembre 2014

Live-report par Sam

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Alerte calendrier : « Le Trabendo a le plaisir de vous annoncer le report du Saint Patrick's Day au samedi 29 novembre, célébration en son enceinte du Parc de la Villette. » ! La notification vous parvient-elle trop tard ? Malheureux, ne le restez pas longtemps, on y était, et juste pour vous !

Ouverture des portes annoncée: 18h30, soit une heure avant même le début de la première partie... On patiente donc bien gentiment dans une salle pour le moins asymétrique, avec pour compagnie bon nombre de jeunes expatriés, croûtons nostalgiques de l'I.R.A., ainsi que l'habituelle clientèle frenchy aux concerts brits.
A peine réchauffés de la vague hivernale à vous cailler les miches, voilà que débarquent deux jeunes bouilles, Richie & The Remedy, peau lisse et rouflaquettes. Sapés mods, cols Ben Sherman et petites Ascots qui vont bien, on se doute qu'ils ne sont pas de chez nous. Et pour cause, la star du soir nous a ramené tout son patelin, ce qui n'est pas pour nous déplaire, et ouvrira sûrement les chakras à une bonne dose de vieux cons stéréotypés. Oh Saturday, Bloody Saturday !

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Un simple duo donc, guitare sèche et électrique, oscillant entre power-pop et folk traditionnelle, du pays tout du moins. Le résultat s'avère fort sympathique : les deux guitares combinent bien brillant et son plus rond acoustique en fond d'une voix aigüe, plutôt rauque et puissante, couvrant sans trop de problèmes les moindres recoins du lieu angulaire. On explose pas, mais ça reste agréable. Petit bémol : la prestation ne nous est proposée qu'en perpétuelle descente. Je m'explique : la part accordée à l'électrique ne cesse de diminuer du début à la fin, si bien qu'on a vite fait le tour. Dès le troisième titre, on a compris qu'on aura droit à un final feu de camp pour deux acoustiques dont les braises ne prendront pas. Alors on attend inlassablement quitte à s'endormir un peu, sur des berceuses quand même bien foutues.

Comptons dix minutes d'entracte, plutôt vingt, avant que ne débarque la bête. Le poil tressé en un immense chignon, froc déchiré et gobelet de thé à la main (un Irlandais tranquille donc), voilà Hozier qui, enfourchant une steel guitar, entame son set de façon on ne peut plus tamisée, accompagné d'une simple contrebasse et rythmique aux mailloches sur les toms. Mais que dire de sa prestation, si ce n'est que rigueur en sera le maitre mot ? Tous genres confondus : folk sombre, delta blues, pop mélodique, pas un seul n'échappe a sa maestria !

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Hozier est un véritable esthète noir, parvenant à nous livrer chaque mesure avec une poésie pleine de réalisme, à l'image du vécu de sa lande natale. En plus de sa voix particulièrement pénétrante et de son jeu sans plectre aucun qui renforcent l'authenticité de ses compositions, le Monsieur aura su s'entourer de femmes et d'hommes de l'ombre, ultra pros malgré leur manque de notoriété : plusieurs choristes, une contrebassiste-chanteuse au sens aigu de la justesse, un batteur en retrait mais certain de ses ponctuations, et surtout un bassiste / claviériste / choriste pour le moins virtuose. A noter qu'il aura su me faire apprécier une reprise de R'n'B en rappel, exploit pour le moins remarquable quand on connait mon aversion pour ce registre des plus commerciaux (1 « good » thing donc !).

En somme, un concert touchant et intimiste qui même, s'il n'aura su emporter la foule, l'aura fait voyager le temps d'une belle heure.
setlist
    Like Real People Do
    From Eden
    Jackie And Wilson
    To Be Alone
    Someone New
    It Will Come Back
    Illinois Blues (Skip James cover)
    Cherry Wine
    In A Week
    Work Song
    Sedated
    Take Me To The Church
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    1 Thing (Amerie cover)
    Angel Of Small Death & The Codeine Scene
photos du concert
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