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Mogwai

As The Love Continues

Mogwai - As The Love Continues
Chronique Album
Date de sortie : 19.02.2021
Label : Rock Action Records
45
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 15 février 2021
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En 2017, Mogwai sortaient leur dernier véritable album studio, Every Country's Sun. Pourtant depuis, le groupe n'a pas chômé avec, notamment, la parution de deux bandes originales pour le cinéma et la télévision (respectivement Kin et ZEROZEROZERO). Cependant ces dernières constituent un évènement moindre que l'arrivée d'un véritable album en soi. La parution de ce dixième disque dans le contexte mondial que nous vivons a donc une saveur un peu particulière.

Comme en 2017, Dave Fridmann se retrouve aux manettes de la production de As The Love Continues. L'ex-membre de Mercury Rev avait apporté une coloration assez électro-bidouille à Every Country's Sun, ce qui a visiblement séduit les écossais. L'album débute comme son titre l'indique par cette phrase: "To the bin my friend, tonight we vacate earth". Celle-ci fut enregistrée subrepticement par Benjamin John Powers, membre du groupe Fuck Buttons; ce dernier étant sujet à parler pendant son sommeil. Le piano délicat sous couvert d'un beat et de sonorités électroniques qui lui font suite nous met tout de suite dans l'ambiance.
Ceux qui craignaient que Mogwai mettent peut-être un terme à l'utilisation de guitares peuvent être rassurés (ou pas, c'est selon), car après deux minutes et trente secondes de progression et de tension, les instruments rugissent à nouveau, avec ce son si joliment travaillé à la production. C'est pourtant un début d'album à tendance assez électronique. Here We, Here We, Here We Go Forever est un petit moment de pop électro sur laquelle la voix de Stuart Braithwaite se retrouve totalement digitalisée. Dry Fantasy reste également dans cette mouvance sonore où se combinent guitares et électronique, dans une atmosphère parfaitement mélancolique.

Et puis survient l'un des sommets de l'album. Paru en janvier en digital, Ritchie Sacramento fait incroyablement sensation. Tellement Mogwai et tellement pas Mogwai en même temps, la chanson est tout bonnement entêtante avec cette tension palpable dans la voix de Stuart (non digitalisée cette fois, et c'est tant mieux !) et ces sonorités de guitares magiques et sombres. L'album débuterait-il seulement ? Non, mais il prend assurément son envol à partir de là. Les sept minutes de Drive The Nail nous replongent dans un univers plus familier mais correspondant parfaitement à ce qu'à toujours été Mogwai : un groupe qui joue sans se poser de questions.
Peut-être que Fuck Off Money, situé au beau milieu du disque, s'avère en définitive le seul petit moment où les écossais nous ont moins convaincus. Cependant la seconde partie de cet opus est un parfait sans faute, notamment avec l'immense claque sans concession Ceiling Granny, la presque dansante Supposedly, We Were Nightmares et la terriblement sombre It's What I Want To Do, Mum qui vient conclure l'heure passée d'As The Love Continues.

Une fois encore, le post-rock venu d'Écosse de Mogwai réussit à nous surprendre. La bande de Stuart Braithwaite transforme de bien jolie manière ce dixième essai en se réinventant une fois encore. Ritchie Sacramento consacre littéralement un disque dense et riche qui retrace parfaitement vingt-cinq ans de musique. Même si nous ne sommes certains de rien pour le futur, gageons que ce groupe saura une fois encore déjouer certains pièges et nous séduire une fois de plus.
tracklisting
    01. To The Bin My Friend, Tonight We Vacate Earth
  • 02. Here We, Here We, Here We Go Forever
  • 03. Dry Fantasy
  • 04. Ritchie Sacramento
  • 05. Drive The Nail
  • 06. Fuck Off Money
  • 07. Ceiling Granny
  • 08. Midnight Flit
  • 09. Pat Stains
  • 10. Supposedly, We Were Nightmares
  • 11. It's What I Want To Do, Mum
titres conseillés
    Ritchie Sacramento - Ceiling Granny - It's What I Want To Do, Mum
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