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The Coral

Coral Island

The Coral - Coral Island
Chronique Album
Date de sortie : 30.04.2021
Label : Modern Sky
5
Rédigé par Yann Guillo, le 22 avril 2021
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On avait, il faut bien l'avouer, un peu abandonné l'espoir d'avoir un jour un nouveau grand disque de The Coral entre les mains.

C'est que le génial groupe de Liverpool avait déjà livré cinq pièces maîtresses d'affilée, de leur premier album éponyme à Butterfly House, en équilibre entre mélancolie élégiaque et pop psychédélique puisant ses racines dans les 60s. Puis, les départs successifs des guitaristes Bill Ryder Jones et Lee Southall semblaient avoir émoussé la créativité et l'élégance musicale jusqu'ici sans faille des Lads de la Mersey. Le sombre Distance Inbetween et le relatif retour en forme de Move Through The Dawn marquaient le pas, malgré une poignée d'excellentes chansons.

C'est pourquoi le double album Coral Island surprend et frappe fort. Il renoue à la fois avec la subtilité et l'énergie de leurs premiers albums tout en ouvrant vers des horizons ensoleillés, quasi californiens. Avec vingt-quatre pistes au compteur, l'album propose un voyage en technicolor dans une ville balnéaire fictive du Nord de l'Angleterre, en suivant son destin ainsi que celui de ses habitants de ses jours de gloires (Welcome To Coral Island – la première partie) à sa descente vers l'oubli (The Ghost Of Coral Island – la deuxième partie).

Il y a beaucoup à digérer : des pistes narratives déclamant l'histoire de Coral Island (racontées par le Grand-Père de James et Ian Skelly, quatre-vingt-deux ans au compteur) se mêlent à des chansons écrites et chantées, c'est une première, par tous les membres du groupe. En débarquant sur cette île, on peut donc d'abord se sentir désorienté. On est pourtant rapidement enchanté par les paysages qu'on y croise.

The Coral semblent avoir oublié la pluie du Nord de l'Angleterre. La première partie, la plus joyeuse, rappelle les Beach Boys (Mist On The River, The Game She Plays...), Eels (My Best Friend), les Kinks (Vacancy...) et propose une pop ensoleillée. La seconde, elle, nous ramène en des territoires un peu plus sombres, entre Johnny Cash (Golden Age, Faceless Angel) ou Madness (The Land Of The Lost) et montre que James Skelly sait toujours livrer des ballades de cowboy au cœur brisé (Faceless Angel) et des chansons de pirate à la beauté bastringue comme personne.

Derrière cette pochette un peu douteuse se cache donc un vrai coffre aux trésors pour tous les fans du groupe, et les autres. Rempli à ras bord de mélodies, de poésie et d'excentricité anglaise, il compte aussi suffisamment de bizarrerie pour donner envie de revenir se promener très souvent sur les rives désertées de Coral Island. Et de se perdre dans la contemplation du ressac doux-amer de la Mer d'Irlande.
tracklisting
    01. Welcome To Coral Island
  • 02. Lover Undiscovered
  • 03. Change Your Mind
  • 04. Mist On The River
  • 05. Pavilions Of The Mind
  • 06. Vacancy
  • 07. My Best Friend
  • 08. Arcade Hallucinations
  • 09. The Game She Plays
  • 10. Autumn Has Come
  • 11. The End Of The Pier
  • 12. The Ghost Of Coral Island
  • 13. Golden Age
  • 14. Faceless Angel
  • 15. The Great Lafayette
  • 16. Strange Illusions
  • 17. Summertime
  • 18. Telepathic Waltz
  • 19. Old Photographs
  • 20. Watch You Disappear
  • 21. Late Nights At The Borders
  • 22. Land Of The Lost
  • 23. The Calico Girl
  • 24. The Last Entertainer
titres conseillés
    Change Your Mind, Lover Undiscovered, Golden Age, Mist on the River, Vacancy, Autumn Has Come
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