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James

All The Colours Of You

James - All The Colours Of You
Chronique Album
Date de sortie : 04.06.2021
Label : Virgin Music Label & Artist Services
25
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 14 juin 2021
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« We're all gonna die. That's the truth ». C'est par ces paroles, certes évidentes, mais à l'impact toujours aussi fort, que débute All The Colours Of You, le seizième album studio de James. Mystérieux parcours que celui-ci de ce groupe qui nous plaisait tant dans les années quatre-vingt-dix, mais qui peine à nous séduire depuis quelques disques déjà. Il est vrai que Living In Extraordinary Times, précédent album en date, était tout bonnement faiblard. Aussi trois ans plus tard, on s'attendait à un retour en grande forme. Malheureusement, nos espoirs ont une fois encore été déçus.

La chanson qui débute un album est importante. Elle doit posséder ce côté accrocheur pour la suite, donner de l'envie à la personne qui entre dans l'univers musical de ce disque. Ici, elle s'apparente un peu à une montagne russe avec ses hauts et ses bas. Si on est séduit par les moments intimistes de celle-ci, on grimace beaucoup plus face aux « Whoa ! Yeah ! » lancés par Tim Booth qui s'apparentent à une forme de hola dans un stade. De plus, ZERO est remplie de bidouillages électroniques qui se retrouveront dans la majorité des chansons de l'album.
On n'appréciera pas plus que ça non plus que le chanteur pousse la vocalise un peu trop loin à notre goût. C'est donc une entame un peu pataude, qui ne nous rassure guère. Pourtant la chanson qui donne son titre à l'album va davantage nous redonner le sourire. All The Colours Of You et son texte anti Trumpistes en lien avec la crise sanitaire est une des très bonnes surprises de ce disque. Malgré tout, on comprend déjà que le son du groupe s'est terriblement modernisé. On sent que James ont envie d'avoir bien plus de succès que celui qu'ils connaissent quasi exclusivement au Royaume-Uni.

C'est dans ces moments où les Mancuniens se décident enfin de retourner à davantage de simplicité comme sur Hush ou sur l'impeccable Miss America qu'ils retrouvent la voie sur laquelle ils auraient dû rester. Le problème essentiel réside ici dans l'envie de faire un tube, un morceau grand public (voire plus). Si on comprend ce souhait d'aller vers davantage de succès, on déplore les moyens mis derrière. La production de Jacknife Lee est littéralement épuisante. Et pourquoi ne pas avoir conservé un semblant de sobriété comme sur les démos de Getting Myself Into et d'Isabella, présentes uniquement dans la version Deluxe digitale de l'album (Et d'ailleurs, pourquoi ne figurent-elles pas dans l'édition Deluxe vinyle ou CD ?) ?
James perdent trop souvent l'essence de ce qu'ils étaient en reléguant bien trop en arrière-plan les guitares et la trompette qui constituaient tellement leur marque de fabrique. C'est d'ailleurs dans XYST, le final de ce disque, que les guitares rugissent enfin un peu. Ce qui finit finalement par désemparer un peu l'auditeur, au même titre que ce cri de lion qui vient clôturer l'écoute.

C'est donc un album mi-figue, mi-raisin qu'est ce All The Colours Of You. Certes ambitieux, mais malheureusement indigeste, notamment à cause d'un son manquant sérieusement de finesse, le disque aurait gagné en intérêt en intégrant moins d'éléments sonores. Mais à trop vouloir en faire, James perdent littéralement au change. Concluant XYST avec « You're one of us », on préférait tant quand c'était « One of the three »...
tracklisting
    01. ZERO
  • 02. All The Colours Of You
  • 03. Recover
  • 04. Beautiful Beaches
  • 05. Wherever It Takes Us
  • 06. Hush
  • 07. Miss America
  • 08. Getting Myself Into
  • 09. Magic Bus
  • 10. Isabella
  • 11. XYST
titres conseillés
    All The Colours Of You - Miss America - Hush
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