The Go! Team

Une pop rétro et joyeuse avec un fond de xylophone, une production claire et lo-fi à la fois... j'ai immédiatement retrouvé The Go! Team que j'avais perdus de vue depuis de trop longues années. A ma décharge, le groupe de Brighton fait preuve d'une belle constance dans sa signature sonore et dans la régularité de ses albums, tous les trois ou quatre ans. Mais la constance dans le style et une longue absence sont deux des ingrédients du cocktail de l'amnésie.
Et pourtant, un peu comme un vieil ami qu'on retrouve après de nombreuses années, l'alchimie est toujours là et la mécanique du confort se remet immédiatement en marche pour générer de l'euphorie. L'entente est si parfaite qu'on se demande pourquoi on a mis tant de temps à se revoir.

Peut-être est-ce lié à l'absence prolongée, je trouve dans Get Up Sequences Part One quelque chose de plus intime que dans les précédentes production du groupe. Il y a moins de cuivres, plus de flûte, et les paroles me semblent plus personnelles. A six, ils font toujours un raffut d'enfer, dans le bon sens du terme, mais c'est ici plus le travail d'un groupe que d'une fanfare.


Je ressens la puissance de Madness, un autre grand groupe anglais qui écrit des chansons, de prime abord joyeuses. Et après vingt ans de carrière, The Go! Team peuvent être considérés comme un groupe marquant de la scène britannique. D'autant qu'ils ont créé un style qui leur est propre puisant dans des références aussi variées que la musique des caraïbes, le rap des années 80s, Sonic Youth ou My Bloody Valentines. Le groupe revendique également un croisement entre Ennio Morricone et les Monkees.

En écoutant les chansons légères de i>Get Up Sequences Part One, je me sens pris de nostalgie pour les vieilles séries américaines des années 70s (L'homme qui valait trois milliards, Drôles de dames...) qui, sous couvert d'intrigues bon marché, vendaient le rêve américain et le soleil de Californie. Nostalgie également pour les vieux jeux vidéos et leur musique low tech, mais je ne suis pas certain que Pow soit une référence à Super Mario BRos.

Sous ces airs joyeux, il y a toujours eu une seconde couche dans l'univers de The Go! Team, dont les chansons festives sont un parfait exutoire pour un quotidien ou une époque sous pression. La vidéo rétro de A Bee Without A Sting en est une bonne illustration.


Cela doit fonctionner de traiter de sujets graves avec un ton joyeux. Pendant l'écriture de l'album, Ian Parton, le capitaine de l'équipe, avait vu son monde s'effondrer quand il avait été diagnostiqué de la maladie de Ménière qui engendre une surdité partielle, notamment des basses, et des acouphènes : le cauchemar pour tous, l'horreur pour un musicien. Après s'être battu, il s'en est plutôt bien sorti et a écrit un des meilleurs disques de The Go! Team. A bientôt pour la deuxième partie ?