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The Go! Team

Interview publiée par Jean-Christophe Gé le 4 mai 2005

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La première fois que j’ai entendu la musique de Go!Team, je n’ai pas pu deviner d’où venait cette drôle d’équipe. Ni de quelle époque, le disque sonne trop bien pour un disque des années 70, ni de quel zone géographique, la très cosmopolite New York, la très trip hop Bristol, swinging London ?

Des interrogations existentielles qui trouvèrent leurs réponses lors de ma rencontre avec Jamie Bell (Bassiste) et Sam Dook (guitariste) à la terrasse ensoleillée d’un petit café, à deux pas et demi du Nouveau Casino.

D’où venez vous Go!Team ?

Ian a commencé le Go!Team comme un projet solo et il a enregistré l’album tout seul. A ce moment là il a voulu donner un son live à ses morceaux et faire de la scène, c’est à ce moment là que nous sommes arrivés. Le disque reflète donc ses goûts musicaux qui sont très variés. Il écoute pleins de trucs différents, de la new wave des années 80, des disques de la Motown de Northern Soul… pleins de trucs géniaux.

Votre musique est très joyeuse, mais la pochette de l’album (Thunder, lightning and strike soit Tonnerre, Foudre et coup) représente un tigre en jaune et rouge. Alors Go!Team c’est que pour la fête ou alors il y aussi une portée politique dans cette musique ?

(La question les fait bien marrer) C’est vrai que le tigre n’est pas forcément un animal très sympathique, d’autant que celui de la pochette a l’air un peu en colère. Mais en fait Ian a choisi le titre d’un jeu sur les mots qui portent le plus d’énergie. Ian est très sensible à l’énergie et aux couleurs vives, c’est ça qu’il recherchait pour représenter la musique de Go!Team. Enfin, c’est ce qu’il nous a dit. Si ça se trouve nous sommes impliqués dans un complot politique de grande échelle sans le savoir. (ils se marrent à nouveau).

Et maintenant que vous avez rejoint « l’équipe », participez-vous à la composition des nouveaux morceaux, ou alors Ian est-il toujours le chef d’orchestre ?

Sam : Go!Team reste le projet de Ian. Il a fait rentrer des musiciens d’horizons très différents dedans et il nous demande toute notre énergie musicale. Chacun apporte sa lecture de sa musique et les chansons sur scènes sont donc parfois éloignées de leurs versions originales. Ninja a dû écrire ses propres paroles pour les rajouter sur les morceaux. Aucun de nous ne sent comme un musicien de session dans le Go!Team car Ian nous demande d’exprimer notre personnalité et d’apporter nos idées. C’est pour ça qu’il nous fait participer au Go!Team. Nous avons tous des projets en parallèle, cela nous permet de nous régénérer entre de deux tournées et d’avoir toujours de nouvelles idées. Jamie : Parfois nous faisons les DJ après un concert et c’est vraiment intéressant de voir que nous ne jouons pas du tout les mêmes disques. Il faut d’ailleurs que je demande à Ian de ma faire une cassette.

Que faites-vous à côté de Go!Team ?

Sam : J’ai rencontré Ian à travers le label Pickled Egg qui a sorti le premier 45 tours de Go!Team et mon propre projet sous le nom de 100 Pets. C’est encore le disque de quelqu’un qui joue et enregistre tout lui-même. Je viens aussi de monter un groupe avec un DJ à Brighton, on s’appelle Same Thing, mais on vient juste de commencer, nous n’avons que 4 ou 5 chansons. Jamie : Je n’ai pas de projet particulier, je n’ai rien sorti, je suis juste là (rire). Sam : Silke vient aussi de commencer un groupe. Ils font leur premier concert à Londres la semaine prochaine. Pour ça faire parti de Go!Team c’est vraiment génial, on peut arriver et faire notre truc et avoir d’autres projets à côté. C’est vraiment très marrant.

Il y a quand même un esprit d’équipe ?

Oh oui (en chœur !). En tout cas, ce n’est jamais un travail. Ian est un gars génial et créatif qui adore partager et découvrir de nouvelles idées.

Quand je vous ai vu au Festival des Inrockuptibles en novembre dernier vous avez réussi à faire chanter la foule, ce qui à Paris n’est pas évident, surtout pour un groupe qui joue en première partie. Est-ce que votre formule fonctionne à chaque fois ?

Jamie : Hum, oui, à chaque fois. Bien sûr il y a des fois où ça marche mieux que d’autres. Mais à chaque fois nous sommes surpris de voir le truc fonctionné. C’est fantastique de pouvoir participer à ça, ça vous transporte de jouer dans un groupe comme ça. Sam : Je me rappelle de ce festival, il y avait aussi dEUS qui jouait le soir avant nous, c’est un de mes groupes préférés, ils sont fantastiques. Malheureusement nous n’avons pas pu les voir. C’est frustrant de jouer dans des festivals, vous arrivez, vous déchargez le matériel, vous faites la balance, et puis c’est déjà votre tour de jouer et de remballer et vous n’avez pu voir personne d’autre jouer. Heureusement hier à Bourges nous avons pu voir le concert d’Herman Dune et boire quelques bières avec eux après.



S’en suit une conversation sympathique et passionnante que je vous épargne sur les festivals français, la variété à la radio, le journalisme musicale, le prix des loyers à Paris, le mariage prochain de Jamie Bell (félicitations) et la Route du Rock.

Il n’est d’ailleurs pas impossible que vous y croisiez Sam Dook cet été, il a été séduit par la description que je lui en ai faite et ils ont justement un week-end de libre entre quelques dates au Japon et en Australie et les festivals européens.