C'est un retour en force pour Kula Shaker en 2022. Les dernières pérégrinations de la bande à Crispian Mills datent de 2016, et déjà à cette époque, le bien nommé K 2.0 apportait un millésime beaucoup plus riche que tout ce qui avait précédé. Le cheminement a continué et en ce bel été qui démarre, Kula Shaker nous proposent avec leur 1st Congregational Chucrh Of Eternal Love (And Free Hugs) leurs travaux les plus aboutis à ce jour.
C'est sous la forme toujours périlleuse d'un double album que Kula Shaker reviennent après six années de silence. Ce dernier prend la forme d'un concept album des plus audacieux. Comme son nom l'indique, il s'agit durant soixante minutes d'assister à l'office de l'église congrégationaliste de l'amour éternel et des câlins gratuits. Évidement, un tel nom faisant un peu trop référence à une secte d'illuminés, nous prendrions nos jambes à nos cous dans le monde réel. Mais ici, dans l'imaginaire débordant de nos musiciens, cette messe allie prise de parole d'un révérend, intervention de paroissiens, bruits de chaises qu'on racle, enfants qui pleurnichent et sempiternelles petites quintes de toux en ces occasions à une liste de titres qui brassent merveilleusement large dans un panel de folk, de country rock et de psyché pop, le tout dans une débauche de musicalité très finement produite afin de ne jamais sonner brouillonne, ni pesante.
Ainsi, nous suivons le fil de cette assemblée grâce au chant de Crispian Mills qui s'éloigne définitivement de ces penchants mystiques pour nous offrir un véritable album de pop vintage qui continue de s'ancrer dans les décennies 60s et 70s, si créatives et, preuve en est encore aujourd'hui, éternelles source d'inspirations pour les meilleurs musiciens. Whatever It Is (I'm Against It) , Hometown, 108 Ways To Leave Your Narcissist, Don't Forsake Me... Les morceaux sont rock, trempés dans la sauce des guitares de Pink Floyd et Led Zeppelin avec ce qu'il faut de Hammond pour leur apporter cette géniale touche psyché rock purement british.
La seconde moitié du disque ralentit un peu le rythme et laisse place à des balades aussi douces que brillamment structurées. 303 Revisited, The Once And Future King et Shattered Bones offrent un Kula Shaker très mélodieux fait de flower power avec de longues échappées planantes ainsi que des guitares acoustique et un chant poétique qui rappelle fortement un certain Bob Dylan. La voix de Crispian Mills y est pour beaucoup et on la préfère grandement dans un registre plus pop, bien que les pérégrinations musicales fortement orientées vers l'Asie et ses volutes mystérieuses constituent encore l'essence même de Kula Shaker.
1st Congregational Church Of Eternal Love (And Free Hugs) est un double album qui passe comme une lettre à la Poste (pour celles et ceux qui se souviennent du principe du courrier postal). En d'autres termes, l'écoute des vingt pistes ne laisse jamais poindre une quelconque once d'ennui. La structuration du tracklisting est telle que l'on se surprend à suivre intensément cette réunion de fidèles qui, malgré les couinements de chaises et l'humidité qui règne dans les lieux (on notera le clapotis constant des gouttes d'eau qui tombe du toit, probablement le fait de quelques enfants terribles présents dans l'assemblée), nous emporte vraiment loin.
Le nouveau Kula Shaker est de très haute tenue, et on espère qu'un retour dans l'Hexagone est prévu pour les célébrations, avec les câlins gratuits si possible.
tracklisting
01. Intro
02. Whetever It Is (I'm Against It)
03. Hometown
04. Burning Down
05. Love In Seperation
06. Let Us Pray
07. Gingerbread Man
08. Farewell Beautiful Dreamer
09. Where Have All The Brave Knights Gone
10. Raining Buckets
11. 108 Ways To Leve Your Narcissist
12. After The Fall, Pt 1
13. Don’t Forsake Me
14. 303 Revisited
15. The Once And Future King
16. Shattered Bones
17. After The Fall, Pt 2 & 3
18. Closing Words
19. Bumblebee
20. Coda
titres conseillés
Whatever It Is (I'm Against It), The Once And Future King, Gingerbread Man, Burning Down