Two Door Cinema Club

La rentrée s'amorce, la pluie et le gris vont fatalement nous retomber dessus (les délices du retour au boulot / à l'école) et Two Door Cinema Club reviennent en force pour nous redonner peps et vitamines avec leur cinquième album studio Keep On Smiling. Comme son nom l'indique, et dans la grande tradition de ce qui défini maintenant le son « TDCC », Keep On Smiling est un disque qui rayonne. Les ingrédients sont réunis pour un tel résultat : douze titres d'éléctro pop qui oscillent entre beats groovy, synth pop pétillante et ballades toutes en délicatesse.

Alex Trimble et sa bande n'ont de cesse depuis 2010 maintenant de parfaire leur sens de la musique pop grâce à un alliage malicieux de rock FM et d'éléctro dansante. Au même titre que leurs ainés tels Hot Chip ou Metronomy, pour ne citer que les plus talentueux, Two Door Cinema Club se sont définitivement fait leur place dans ce registre musical. Ainsi, Keep On Smiling n'échappe pas à la règle : ça danse et ça en redemande. Blue Light et Everybody's Cool sont baignées dans une patine à la Nile Rodgers des plus clinquantes, Little Piggy et Wonderful Life regorgent de lignes de synthé très sautillantes et toutes dépouillées dignes de nos premiers Bontempi... Le ton est donné. Le rythme s'emballe avec les funky Feeling Strange et Millionaire, ce dernier digne d'un single à diffuser aux heures de grandes écoutes, tant son énergie est contagieuse.


On lève également un peu le pied, ce qui nous permet d'apprécier le timbre de voix juvénile et si haut perché d'Alex Trimble avec High (justement) et le très cosmique Messenger HD, qui renvoie par parallélisme des formes à l'intro instrumentale Messenger AD. Le tracklisting défile et on ne ressent point de temps mort. Mais alors... Pourquoi y a-t-il un mais ? Non pas pour gagner quelques lignes dans cette chronique, mais bien parce qu'à être toujours satisfaits avec les productions léchées (ici en partenariat avec des technicien de renom tels Jacknife Lee et Dan Grech Marguerat, aux commandes pour The Killers, Lana Del Rey ou Taylor Swift), on commence un peu à tourner en rond. Ce rond qui pour les plus exigeants des fans peut, malgré la belle qualité du produit, faire poindre l'ennui, la sensation dérangeante de « déjà vu », ou plutôt de « déjà entendu » comme le single tant représentatif Lucky. Cela n'est en rien honteux, chaque musicien ayant à un moment de sa carrière sa touche bien personnelle, mais le rythme plutôt régulier des nord-irlandais et leur volonté à s'ancrer dans un style particulier nous fait souhaiter qu'ils osent sortir de leur zone de confort.


Convaincus ? Oui, sans aucun doute, Keep On Smiling remplit son rôle de facilitateur pour aborder cette rentrée qui, par principe, se voudra terne comme le teint que l'on va vite retrouver. Satisfaits ? Très probablement pour la majorité de fans fidèles et adeptes de la pop fiévreuse du trio, particulièrement en live. Comblés ? C'est peut-être ici qu'il va falloir creuser pour oser la nouveauté, car surprendre son public peut présenter autant de risques que de satisfaction à la fin. Le monde appartient aux audacieux (et aux lève-tôt), c'est bien connu.