Courting

Nous avions laissé le quatuor de Liverpool Courting au printemps 2021 avec un premier EP réussi, Grand National, qui nous préparait à la relève des grands frères as du post-punk made in Britain (and Ireland, cette dernière toujours pas sujette de sa majesté le Roi) trônant maintenant depuis quelques années dans nos discothèques et dans les charts britanniques. Mais, c'eut été bien mal connaitre la bande menée par Sean Murphy O'Neil qui, malgré une petite vingtaine, nous épate grâce à son érudition musicale. Ainsi nous est dévoilé Guitar Music, premier album du groupe qui, malgré son titre trompeur, va bien au-delà d'un répertoire basé sur les six cordes.


Guitar Music propose une petite épopée le long d'un chemin toute en asymétrie. En effet, les jeunes musiciens ouvrent leur répertoire aux sonorités électroniques, aux samples distordus et autres effets d'autotune rendant l'atmosphère un brin déstabilisante sur des titres comme l'intro ovniesque Cosplay Twin Cities et PDA, mais particulièrement aventureuse car sortant bien agréablement de l'ordinaire post-punk du moment.
Courting offrent tout du long de Guitar Music différents points de repères, rendant l'écoute de l'album un peu plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. On y retrouve l'énergie du teenage rock des campus américains cher à nos années 90 dans Jumper, un rock plus garage aux guitares particulièrement pénétrantes lorgnant également vers l'Atlantique dans Uncanny Valley Forever pour repartir vers quelque chose de plus moderne avec un punk un peu arty très britannique sur Tennis et Loaded, où le chant déclamé et la grosse ligne de basse autour de laquelle viennent papillonner les guitares saturées évoquent la recette à succès de Yard Act, Do Nothing ou Sports Team.


Le menu est alléchant et le résultat à la hauteur de ce qui est annoncé. Mais, il plane insidieusement au-dessus de ce très punchy premier album un petit goût de déjà-vu. En effet, on peut affirmer en septembre 2022 que, oui, Guitar Music est un bon album mais que l'on a déjà entendu ici et là. Néanmoins, il ressort un sentiment positif car l'on est persuadé à son écoute qui défile allégrement en mode repeat sur la platine que Courting ont alors tout à gagner en live, pour peut être mieux tracer les contours de leur identité.

Un retour sur les scènes françaises à la suite d'une première prestation passée un peu inaperçue au Supersonic à Paris du fait d'une surenchère de concerts au printemps dernier est réellement attendue. Courting ont indiscutablement un très gros potentiel qui se présente sous la forme d'un beau petit caillou méritant encore quelques coups de taille pour briller pleinement.