deathcrash

En janvier 2022, deathcrash nous avaient enchantés avec leur tout premier album Return. Un an plus tard les Londoniens sont déjà de retour en ce début d'année avec Less, leur second LP.

Sept compositions le constituent, soit quasiment moitié moins de morceaux que sur leur disque précédent. Bien entendu, la quantité ne fait pas la qualité. Mais au-delà de ce constat, l'interrogation réside sur la tendance musicale pour laquelle le groupe a opté. Les jeunes Anglais ont-ils continué dans la veine post-rock de leur album antérieur ou se sont-ils engouffrés dans une voie plus slowcore ? On se remémore avant tout le très lumineux, et incroyable, EP People Thought My Windows Were Stars. Return restait un peu dans cette mouvance, mais en ayant déjà ce côté un peu plus gris et moins optimiste que leurs trois titres de 2021.
Pirouette, l'ouverture, démarre comme si le groupe était en mode répétition, notamment avec ces mouvements de batterie pendant environ une minute et trente secondes avant que tout ne stabilise et que l'on semble pénétrer dans une lente et magnifique plongée post-rock qui nous ramène une fois encore vers les débuts de Mogwai, tels que ceux qu'on trouve sur Come On Die Young. A la différence de leurs ainés, deathcrash vont accompagner la plupart de leurs compositions de paroles, ce qui était déjà le cas sur Return. Il faudra toutefois attendre la dernière partie du morceau pour que les guitares se mettent en branle sans demander leur reste. Empty Heavy penche quant à lui plutôt pour un slowcore mélancolique avec cette fois une montée musicale vertigineuse et rageuse inattendue qui s'éteint avant la toute fin du morceau.

Le son s'assombrit avec Duffy's où l'on reste dans le même contexte musical. On pense à Bedhead, Codeine et d'autres groupes américains qui maniaient à merveille cet art des mélodies lentes, tendues et noisy. Bien entendu, deathcrash ne cherchent pas à produire un tube de trois minutes et trente secondes. Pourtant, avec dix secondes de bonus, ils parviennent peut-être bien à avoir créé la parfaite composition slowcore, ce qui n'est pas rien. L'orientation du disque, on l'a compris, est finalement bien plus slowcore que post-rock. deathcrash vont prolonger cette mouvance avec le très bel instrumental And Now I Am Lit. Lent et calme, le morceau apporte sans doute une éclaircie dans l'univers grisâtre de Less. Mais tout va à nouveau progressivement se tordre et repartir vers une dimension plus ténébreuse. Distance Song est une sadcore song qui n'est finalement qu'une introduction à Turn dont le final flirte avec des airs de fin du monde. Puis vient Dead, Crashed à l'intro parfaitement tendue et cauchemardesque : sa première partie oppressante va toutefois laisser place à un retour au calme par la suite comme le constat des dégâts après le passage d'une tempête.

On ne sort donc pas indemne de Less, un album résolument plus sombre que Return. deathcrash réussissent peut-être à trouver, en trente-huit minutes, la voie musicale dans laquelle ils cherchaient à s'engouffrer depuis leurs débuts. Plus slowcore que post-rock, cet album devrait aisément séduire les amateurs du genre.