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Razorlight

Planet Nowhere

Razorlight - Planet Nowhere
Chronique Album
Date de sortie : 25.10.2024
Label : V2 Records
25
Rédigé par Pierre-François Long, le 22 octobre 2024
Ce cinquième album de Razorlight apparaît comme un retour aux sources pour le groupe puisque, pour la première fois depuis seize ans, c'est le quatuor d'origine qui s'est retrouvé pour enregistrer ce disque, soit Bjorn Ägren à la guitare, Carl Dalemo à la basse, Andy Burrows à la batterie et bien évidemment Johnny Borrell au chant et à la guitare. Alors, ça donne quoi Razorlight en 2024 ?

Déjà, ça donne un album très court, puisque Planet Nowhere dure à peine une demi-heure. Le problème, c'est que cette demi-heure semble durer une heure, voire plus... On aurait aimé s'emballer pour ce disque, pour ce groupe qui, avec America, avait réussi à sortir un excellent single au mitan des années 2000, bref, pour une formation qui jouit d'un capital sympathie non négligeable de ce côté-ci de la Manche. Mais malheureusement, Planet Nowhere sonne creux la très grande majorité du temps.

Si Zombie Love constitue une entrée en matière relativement réussie, avec le chant de Borrell tout de suite reconnaissable via ce côté légèrement nasillard et traînant, et un parfum The Police par moments, la suite de l'album pédale dans la choucroute plus souvent qu'à son tour. U Can Call Me, malgré l'arrivée d'accords mineurs, est plombée à la fois par un refrain passe-partout inoffensif et par une imitation peu convaincante de Tom Petty par Johnny Borrell. Taylor Swift = US Soft Propaganda, outre un titre assez ridicule, dure à peine deux minutes, n'a ni queue, ni tête, ni refrain, et on se demande vraiment ce que le groupe avait en tête au moment de l'enregistrer.
Dirty Luck, c'est le mid-tempo à la America, et, mine de rien, ça fonctionne. Si le morceau ne présente rien d'original en tant que tel, il tape juste, avec une basse groovy à souhait. On se prend à rêver que l'album décolle enfin, malheureusement Scared Of Nothing possède un côté Franz Ferdinand du pauvre qui ne convainc guère. Même constat avec F.O.B.F. : c'est bien fabriqué, avec des « stops » intéressants, des cocottes à la guitare, un break tout dissonant... mais ça ne prend pas.

Empire Service est quant à elle complètement bancale : le refrain se révèle nettement plus efficace que ceux des précédents titres, mais les couplets tournent malheureusement complètement à vide. Cyclops va voir du côté de MGMT mais reste sur le seuil à cause d'un cruel manque de consistance. Cool People se la joue... coolos à la Dandy Warhols et manie l'humour qui va avec (« there are no cool people in my band » ). Amusant, mais dispensable. Heureusement, April Ends clôt l'album de façon réussie. Bon morceau, bonne mélodie, variations à la batterie intéressantes, on sent le quatuor concerné, avec une pointe de mélancolie typiquement britonne.
Et puis voilà... On se dit que près de deux décennies se sont écoulées depuis America, que Johnny Borrell et ses copains ont vingt ans de plus, et que nous aussi. Peut-être que cet album aurait ravi l'auditeur de 2007, mais en 2024, il sonne de façon désuète, voire anachronique.

Un disque qu'on aurait adoré aimer mais qu'on oublie aussitôt écouté. Le temps a passé depuis America, et Planet Nowhere nous le fait durement comprendre.
tracklisting
    01. Zombie Love
  • 02. U Can Call Me
  • 03. Taylor Swift = US Soft Propaganda
  • 04. Dirty Luck
  • 05. Scared Of Nothing
  • 06. F.O.B.F.
  • 07. Empire Service
  • 08. Cyclops
  • 09. Cool People
  • 10. April Ends
titres conseillés
    Dirty Luck, April Ends
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