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Vieilles Charrues

Carhaix, du 14 au 17 juillet 2016

Live-report rédigé par Clémentine Barraban le 26 juillet 2016

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Eté 1992 : la fête des Vieilles Charrues de Landeleau réunit une bande de 500 potes autour de quelques joyeuses activités, comme le lancer de bottes et le traditionnel tiré de charrues, au rythme de groupes de musique locaux.

Eté 2016 : le festival des Vieilles Charrues de Carhaix-Plouguer a reçu plus de 1200 artistes et formations en 25 éditions, et dépasse cette année son propre record, accueillant plus de 278 000 festivaliers sur quatre jours.

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Pour son président, Jean-Luc Martin : « Dire que les Vielles Charrues est le plus grand festival de France, ou même d’Europe, n’a pas de sens […] Ce qui compte c’est que l’on a, sans aucun doute, le meilleur public du monde, car il partage nos valeurs, dont la principale est de faire la fête sans se prendre au sérieux ! ».
Grâce au travail de son équipe dantesque de bénévoles, salariés et partenaires (qui compte dans les 14 500 personnes au total), le festival fête son quart de siècle d'existence, avec une programmation d’artistes et de tête d’affiches, et pour ambition, toujours, de réunir les générations d’amoureux de musique devant des groupes de renom, les faisant cohabiter avec la relève des sons d’aujourd’hui, comblant les styles et les âges et surtout invitant à la découverte.

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La traditionnel tiré de charrue marque le top départ de l’édition. Une structure au visuel de jeux d’arcade Pac-Man de quatorze mètres de haut accueille les festivaliers et les guide vers une autre installation éphémère colorée reprenant les icônes des jeux vidéo old school. Un procédé malicieux permet de pixeliser sont propre visage pour l’afficher à l’écran : le rétro gaming est à l’honneur. Press start. 3-2-1... Go !

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Et pourtant, scène Glenmor, Last Train n’est pas à l’heure du 8bits. Originaires de Mulhouse, ces quatre garçons, d’à peine vingt ans, montent sur la plus grande scène de France, à quelques jours d’assurer la première partie de Muse à Nîmes, avec une assurance bluffante, émerveillés mais à leur place. D’une maturité insolente et à ne surtout pas qualifier de bébés rockeurs, Last Train brouillent les âges et les codes, et font s’incliner face à leur maîtrise du rock écorché et de sa puissance universelle. Leur premier opus n’est pas encore dans les bacs, qu’ils filent à toute allure sur la voie du succès, sans laisser le public à quai.

De l’autre côté de la plaine, la protégée du Label Charrues, Orianne Marsilli a.k.a Ladylike Lily (ou l’inverse) envoûte la scène Grall. Cette multi-instrumentiste habile donne vie à son univers délicat, rythmé d’aventures colorées et de voyages atmosphériques.

Alors qu’ils enveloppent Kérouac dans un nid de velours, les deux ex-Popopopops de la formation Her puisent la richesse de leurs compositions dans les racines de la black music : puissante, sensuelle... et engagée ! « You’re not my President !» font-ils scander au public, à l’attention de Donald Trump : « Peut-être qu’il entendra... ». Peu emballés à l’idée de quitter la scène, ils prolongent le moment savoureux avec une reprise de A Change Is Gonna Come de Sam Cooke.

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Après presque 15 ans de carrière dans les rotules, The Kills sont de retour avec un cinquième album, Ash & Ice. A 20h sur la scène Kérouac, la voie suave d’Alison Mosshart et les guitares saturées de Jamie Hince incarnent la première formation britannique opérant sur Kérampuilh pour cette édition, et ils seront peu nombreux, l’affiche offrant la part belle aux artistes francophones. Doit-on y voir une conséquence du Brexit sur la Bretagne ? Qu’importe ! Le duo donne dans l’énervé, brut et caressant. C’est à peu près à ce moment que le festival déclenche le plan canicule. Coïncidence ? Les questions, pour plus tard... It’s time to rock !

C’est sous le nom de Les Insus (-Portables, remplaçant Téléphone) que Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka ont décidé de se retrouver sur scène, quarante ans après la naissance du plus mythique des groupes de rock français des années 80, répondant à l’appel des Vieilles Charrues pour ce 14 juillet. Le départ est mitigé, brouillon, il y a comme de la friture sur la ligne. Puis les tubes raccordent les réseaux, les liens deviennent sociaux et la foule clame les refrains, appelant à l’insouciance, aux joies simples dans un monde effrayant et malmené.
En 1984 comme en 2016, on rêve toujours d’un autre monde, mais aux Vieilles Charrues il n’y a pas que la Terre qui soit ronde ! Imbibés, ou pas, les festivaliers amorcent La Bombe Humaine avec rage alors que les trois lascars débordent d’énergie et d’une complicité touchante pour délivrer leurs messages d’éternels gamins jusqu’à New York Avec Toi. Minuit n’a pas encore sonné quand Cendrillon résonne sur la plaine, où les anges Insus sont descendus.

Mickey 3D a.k.a Mickaël Furnon, prend place sur la scène Grall avec pour mission d’enchanter la foule qui vient depuis Glenmor après les Insus. Humour, poésie et tendresse sont leitmotiv, tandis, que sur Kérouac, la French Touch sévit sous la patte d’Etienne de Crécy. Derrière ses platines et sa déco « Super Discount » il sert un set renversant sans une once d’électro au rabais.

Le feu d’artifice est tiré dès les dernières notes, finissant d’illuminer d’étincelles colorés cette première journée.
artistes
    LAST TRAIN
    LADYLIKE LILY
    HER
    LA COLONIE DE VACANCES
    LOUIS-JEAN CORMIER
    JEANNE ADDED
    MANSFIELD.TYA
    THE KILLS
    LES INSUS
    GUIZMO
    ÉTIENNE DE CRÉCY
    MICKEY 3D
    KRISMENN & ALEM
    AFUMA - LES ÉCHASSIERS DU TOGO