Actuellement en tournée française avec Uneven, Deckard effectuent ce mois-ci un retour remarqué avec la réédition de leur dernier album, Dreams Of Dynamite & Divinity. Entre son groupe et ses nombreux projets parallèles, Chris Gordon ne manque pas de projets pour les mois à venir...
Votre carrièe n'est pas ce qu'il y a de plus simple à suivre : après vous être fait connaître sous le nom de Baby Chaos, vous avez monté Deckard...
Nous existons maintenant en tant que Deckard depuis plusieurs années, même si les gens nous ont connu au début sous le nom de Baby Chaos. Après avoir sorti deux albums sous ce nom, nous avons changé de label puis nous avons décidé de nous appeler Deckard. Nous ne voulions plus que les gens s'attendent à du Baby Chaos, il nous fallait repartir avec une nouvelle base. Malgré cela nous ne faisons aucune distinction entre les deux groupes, c'est pourquoi nous jouons souvent des anciens morceaux de Baby Chaos lors de nos concerts actuels !
Qu'évoque pour vous le nom de Deckard ?
Nous avons choisi ce pseudonyme pour deux raisons. Deckard est le nom du personnage principal à la fois dans le livre Do Androids Dream Of Electric Sheep et dans le film Bladerunner. C'est simplement un mot que nous aimons bien !
Musicalement, où en êtes vous arrivés en 2005 ?
Je crois qu'on pourrait définir notre musique comme du « beautiful rock ». Après avoir passé tant d'années ensemble, je ne pense pas que nous soyons encore vraiment influencés par d'autres groupes. Je veux dire, il y a bien longtemps que nous ne sous sommes pas dit « et si nous écrivions une chanson qui ressemble à ce groupe ? ». Notre mode de pensée actuel est totalement libre, nous n'avons pas de limites et nous faisons exactement ce dont nous avons envie.
En tant que Deckard, vous avez sorti votre premier album en 2000 puis le second en 2004. Pourquoi avoir attendu quatre années entre ces deux disques ?
Nous avons eu de nombreux problèmes avec plusieurs labels, mais l'explication à cette longue absence vient de mes activités parallèles qui étaient ma priorité à cette époque. Même aujourd'hui je n'ai rien abandonné mais je préfère m'occuper de Deckard pendant un moment avant de revenir à mon autre projet qui n'a pour le moment aucun nom. J'ai besoin de ces différentes choses afin de combler mon appétit musical.
Maintenant que vos problèmes avec Warner sont résolus, est-ce que tu as déjà pensé à l'idée de signer un nouveau contrat avec une autre major ?
Je n'en ai aucune idée pour le moment. Je pense que tout est possible si l'on considère les différentes aventures qui nous sont arrivées dans le passé !
En attendant, vous venez de ressortir votre dernier album en France...
En fait ce n'est pas vraiment une réédition. Dreams Of Dynamite & Divinity n'était encore jamais sorti en France, d'une certaine façon c'est une simple sortie !
La pochette de l'album ne semble pas vraiment coller avec votre musique, elle ressemble plus à celle d'un disque de metal ! Que signifie-t-elle pour toi ?
Je voulais une pochette capable d’exprimer le coté grandiose de la musique, tout en gardant le coté visuel du rock classique. La ville dans le fond de l'image représente un peu la vision de Ridley Scott dans Bladerunner, et la peinture de Cupidon et Psyché installe ces deux personnages mythiques dans une chambre d'hotel surplombant la ville. Cet ensemble visuel collait parfaitement avec ce que je voulais obtenir.
Avez-vous déjà commencé à travailler sur de nouvelles chansons ?
C’est effectivement le cas, mais la question est de savoir quand nous pourrons les enregistrer ! Je suis convaincu que notre prochain album pourrait marquer la musique pour longtemps, mais je n'ai pas envie que les gens le perçoivent comme tel.
Le succès commercial cache trop souvent le succès artistique d'un groupe, j'ai l'impression que beaucoup d'albums fantastiques ont été un peu ignorés en raison de ventes trop importantes. Ma notion du succès n'a absolument rien à avoir avec celles de labels comme Sony ou Warner, même si cela ne signifie pas pour autant qu'un groupe est mauvais à partir du moment où il signe un contrat avec ce genre de maison de disque. Il arrive toutefois trop souvent que des formations prometteuses se fassent broyer dans la machine qu'est le monde de la musique. Ces gens-là se moquent de la créativité, ils ont d'autres aspirations.
En dehors de ton travail en tant que musicien, tu produis également de nombreux artistes. C'est quelque chose qui te plait ?
J'adore rencontrer de nouvelles personnes et travailler avec d'autres groupes. Cela me permet de m'investir dans leur processus créatif. Je n'ai pas envie de sacrifier ce genre de choses au profit de Deckard ou de mes autres projets, je pense que tout cela peut fonctionner en parallèle.
Comment vois-tu les prochains mois ?
Nous allons déjà faire une tournée en France ce mois-ci avec Uneven. La dernière fois que nous avons joué ici nous avions passé un moment fabuleux. Je pense qu'ensuite nous enregistrerons de nouvelles chansons, et j'espère aussi pouvoir développer un peu plus mon autre groupe actuellement sans nom !