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INHEAVEN

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 6 novembre 2017

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Les londoniens de INHEAVEN viennent de sortir leur premier album, un disque on ne peut plus séduisant entre pop 60's et grunge survitaminé. A l'occasion de leur première tournée européenne en tête d’affiche qui se poursuit ces jours-ci, le groupe nous a accordé une interview. Rencontre à Paris, au bord du canal Saint-Martin.

Le nom du groupe vient bien sûr du célèbre morceau « Inheaven » dans Eraserhead de David Lynch, d'autant plus que vous l'utilisez en ouverture de chacun de vos concerts...

Notre nom n'était pas INHEAVEN à l'origine mais Blossoms. Nous nous sommes rendus compte qu'il y avait déjà un groupe avec ce nom en Angleterre. On ne savait rien de Blossoms à ce moment là. Ils n'étaient pas encore connus. On avait enregistré la démo de Regeneration sous ce nom et on a du en changer pour qu'il n'y ait pas de confusion possible entre les deux groupes. Un jour, en regardant Eraserhead de Lynch, nous avons trouvé que INHEAVEN était parfait pour nous. Surtout que nos morceaux sont tous écrits dans l'esprit de ses films.

Vous avez sorti de nombreux singles avant votre album. C'était une manière de vous faire connaître ?

Non, c'est juste parce que l'on a eu plein de labels différents. Spécialement en Angleterre. On aurait préféré sortir l'album plus rapidement en fait. Aujourd'hui, nous sommes très heureux d'avoir signé chez [PIAS], spécialement pour la France où le label possède une belle réputation.

Il y a deux aspects très différents chez INHEAVEN, l'un très pop et l'autre plus grunge...

Tout à fait. Nous sommes fans des pop songs sixties à la Motown comme de The Jesus And Mary Chain, Creation Records ou Nirvana. Nous avons mixé tout cela à notre sauce. On a voulu faire une musique 60's mais en la modernisant. La structure des morceaux reste celle des pop songs 60's mais avec une approche nouvelle.

Sur les morceaux grunge, c'est Chloe qui prend le lead vocal. Pourquoi ?

Nous sommes très fans de Sonic Youth. Si c'était moi qui chantait sur ces titres, cela sonnerait trop masculin. Avec la voix de Chloe, ça fonctionne bien mieux.

Quand avez-vous enregistré l'album ?

Il y a deux ans mais nous sommes retournés en studio depuis. On a écrit des morceaux plus lourds récemment comme Vultures. Le but était de recréer en studio la folie de nos concerts. Les derniers morceaux sont plus grunge que les premiers titres que nous avons écrits qui étaient dans une veine plus pop.

Vous vouliez pour le disque capturer votre énergie en live ?

Oui, c'est exactement ce que nous voulions. Cela fait plaisir que tu dises que l'on a réussi à capter cela. C'était le but.

Regeneration semble être votre hymne. Votre « My Generation » ?

C'est le tout premier morceau du groupe et c'est en partie pour cela qu'il est aussi important pour nous. Il nous a donné l'idée de tout le reste, des morceaux à venir. Tout ce que l'on a fait par la suite en découle. C'est aussi pour cela que tous nos concerts se terminent avec ce titre.

En France, vous avez ouvert pour Jamie T puis Circa Waves. Cela vous a aidés à faire connaître le groupe ?

Oui cela nous a aidés, incontestablement. Tu apprends beaucoup en première partie d'autres groupes. Le fait d'être signé chez [PIAS] qui est un super label nous a également beaucoup aidés.

Vous semblez très heureux sur scène. On dirait que le live est un moment de pure joie pour vous ?

C'est vrai. On adore le live. Jouer tous les soirs est un plaisir immense. On adore jouer ici à Paris. Nous aimons beaucoup cette ville pour la nourriture et le cinéma. Cette tournée est la première en tant que tête d'affiche. Nous sommes un peu anxieux mais c'est un plaisir que de jouer à Paris, Bruxelles ou Amsterdam. C'est un peu comme partir en vacances. Nous redoutons un peu qu'il n'y ait pas trop de monde mais même si c'est le cas nous aurons toujours un immense plaisir à jouer.

La compétition est dure à Londres entre les groupes...

C'est vrai. C'est ridicule. Il y a un nouveau groupe qui apparaît chaque semaine et dont les médias disent à chaque fois que c'est le nouveau truc à suivre. Au moins cela t'oblige à être bon.

En même temps, vous ne pouvez pas vous plaindre des critiques...

C'est vrai. Lorsque nous avons eu une très bonne critique pour notre album dans le NME, cela nous a bluffés. Tout comme ta critique qui nous a fait très plaisir. Nous avons connu la musique par la presse musicale. Notre culture musicale vient de là. Nous avons certes regardé MTV mais c'est par la presse musicale que nous avons découvert plein de groupes. Nous achetions le NME toutes les semaines à l'époque.

Vous passez à la radio en Angleterre ?

Le soir (rires). Je pense qu'on sonne trop puissant pour la journée !