C’est lors de la première tournée européenne de Sundara Karma que nous avons pu rencontrer Oscar Pollock, le chanteur du groupe, avant leur date parisienne au Point Éphémère.
Aujourd'hui c'est votre premier concert en tête d'affiche en France, es-tu excité ?
Très ! On est tous très excités.
Vous avez fait pas mal de tournées et de festivals au Royaume-Uni au fil des années, je crois même que c'est votre première tournée non-britannique en tête d'affiche ! Penses-tu que cette tournée représente un tournant pour votre carrière ?
Oui, je dirais ça ! Je pense surtout qu'elle tombe à pic pour clôturer une année bien mouvementée nous concernant !
Cela va bientôt faire un an que votre album est sorti. Vous avez certainement vécu un tas d'expériences cette année, qu'est-ce qui t'a le plus marqué ?
Je dirais que c'est le dévouement que certains fans nous portent ! Certains sont venus nous voir en live quelque chose comme plus de dix fois cette année ! C'est totalement fou ! Je ne pense même pas être moi-même allé à dix concerts cette année. C'est à la fois étrange et incroyable !
Et vous avez déjà des projets pour 2018 ?
Bien sûr ! On a déjà bossé sur quelques chansons. On n'a pas vraiment commencé les enregistrements mais on espère peut-être pouvoir sortir quelque chose pour l'été.
J'ai lu que Sundara Karma voulait dire « Beautiful Karma » en sanskrit, pourquoi avoir choisi ce nom ? Est-ce que c'est une philosophie de vie ?
Peut-être ! Je pense que c'est plus un sentiment auquel on croit ! Et puis on est passé par des tas de mauvais noms et celui-là a juste paru être le meilleur.
D'ailleurs, le dernier titre de votre album s'intitule Another Word For Beautiful... Est-ce que c'est une sorte de private joke ?
Oui, en quelque sorte (rires) ! On peut voir ça comme ça !
Dans votre album vous dépeignez une image plutôt novatrice de la jeunesse. Qu'est-ce qui vous a poussés à aborder ce sujet ?
A vrai dire, je pense que ça aurait été malhonnête de ne pas en parler. Ce n'est pas comme une décision que tu prends, c'est juste à partir de comment tu te sens, et on se sentait particulièrement touchés par ce sujet.
On peut donc considérer cet album comme un album confessionnel ?
Non... Je dirais que c'est plutôt un genre de documentation à propos de ce qu'on a pu vivre je pense...
En juillet 2017 vous avez ajouté trois titres à votre album (Explore, Lakhey et Another Word for Beautiful). Pourquoi était-i important pour vous de rééditer l'album ?
On voulait originellement que ce soit un album à quinze titres. On a du faire un compromis là-dessus, toujours en sachant qu'on allait ajouter trois titres plus tard. Beaucoup de personnes on pensé que ça n'avait pas été calculé, qu'on avait décidé de les ajouter après coup et se sont demandés pourquoi, mais ça a toujours été le plan en fait ! Je pense que ces titres rendent définitivement l'enregistrement plus intéressant.
Pourquoi avoir sorti votre album si tard sachant que vous avez fondé le groupe en 2011 ?
A vrai dire, à l'âge de quatorze ans, on n'était vraiment pas en mesure d'en sortir un. Même un peu plus tard, à dix-sept ans par exemple, nous n'avions pas assez de matière pour produire un album convenable. Donc c'est simplement en atteignant l'âge de vingt-et-un ans (on en a maintenant vingt-deux) avec assez de chansons pour pouvoir prétendre à sortir un album assez satisfaisant qu'on se l'est permis !
A cette époque, est-ce que vous auriez pensé atteindre un tel succès ? Faire une tournée en Europe, vous produire au Japon et aux États-Unis comme vous avez pu le faire plus tôt cette année...
En tout cas c'est ce dont on a toujours rêvé ! C'est vraiment la meilleure partie du métier, traverser le monde d'un bout à l'autre... C'est dingue !
Quel conseil pourrais-tu donner aux jeunes artistes qui veulent se lancer dans la musique ?
Je dirais qu'il faut bien déterminer ce que tu veux faire et puis te lancer si tu es vraiment passionné et que tu sais vraiment ce que tu veux. La plupart des gens qui voudront te conseiller te diront que ce qu'ils pensent est vrai et qu'il faut les écouter, mais seulement un petit nombre d'entre eux savent vraiment ce dont ils parlent. La plupart des gens sont à l'ouest, et pourtant c'est vraiment facile de les croire ! C'est toi et seulement toi qui sait ce qui est bon pour toi et ce que tu fais. Aussi, ne sois pas stupide : sois agréable et respectueux. Ça a sa part d'importance !
J'ai l'impression que vos vidéo clips se concentrent plus sur une sorte de dynamique d'esthétisation que de mise en scène ou de narration à proprement parler. Il suffit de voir ceux de She Said ou Flame...
Oui, je pense qu'on peut dire qu'ils sont stylisés, c'est vrai qu'ils n'ont pas de thème particulier. Faire des vidéo clips, c'est une chose étrange. Je ne pense pas à qu'on ait déjà fait de vidéo vraiment fantastique dont on est très contents. Peut-être le premier vidéo clip de Flame. Mais pour le reste... Je ne sais pas, il faudra qu'on fasse ça bien pour le second album !
Disons que vous êtes tous vraiment stylés ! Penses-tu que l'apparence qu'on se donne représente une majeure partie de notre identité ?
Oui, je pense que c'est incontestablement une forme d'expression, que tu en sois conscient ou pas. C'est toi qui décide de ce que tu portes et ça doit te correspondre d'une certaine manière.
Musicalement parlant, je trouve que vous jouez ce genre de rock rafraichissant qu'on ne peut trouver nulle-part ailleurs...
Au contraire je pense que tu peux le trouver autre part ! Dans beaucoup d'endroits à vrai dire, pas mal d'autres personnes produisent de la musique similaire à la notre. Je ne nous étiquetterais pas comme originaux ou repoussant les limites... Recherche sur Google des groupes d'indie alternatif, il y en a pleins qui nous ressemblent (rires).
Comment élaborez-vous votre musique ? Tu écris tout seul ?
Oui, j'écris tout seul. J'ai besoin de calme alors personnellement je trouve difficile de le faire en tournée. Donc quand on en a fini avec les concerts j'adopte une sorte de mode de vie reclus pour un petit moment, c'est à ce moment que j'écris !
Où trouves-tu ton inspiration ?
C'est une bonne question... Parfois je suis d'humeur et ça va tout seul, parfois c'est plus forcé... Dans ces cas là la méditation m'aide beaucoup. Ou alors je pars faire une promenade, ça aide à raconter des histoires (rires) !
Qu'est ce que tu écoutes en ce moment ?
La dernière chanson que j'ai écoutée c'est Something For Your Mind de Superorganism, ils sont plutôt bons. Ah, j'ai aussi écouté la musique de ce gars aujourd'hui... Maasaki Kishibe ! Il est vraiment bon à la guitare classique.
D'ailleurs je profite du fait qu'on soit en fin d'année : à ton avis, quel a été le meilleur album de 2017 ?
Je dirais celui d'Everything Everything, ou alors de Wolf Alice, ils ont vraiment tout donné pour leur second album !
Où te vois-tu dans cinq ans ?
Je n'en ai aucune idée (rires) ! Peut-être sous le soleil, j'espère !