Un panneau lumineux avec le logo du groupe à chaque extrémité de la scène, un pingouin en peluche et des amplis empilés, le décor est posé. La musique de fond résonne encore lorsque les quatre membres d'Airship montent sur scène, tout simplement, comme s'ils allaient se produire devant des amis passés les voir pour l'occasion.
C'est pourtant bien un vrai public qui est là ce soir à la Boule Noire, certes peu nombreux il est vrai, mais la motivation et l'entrain des troupes pallient largement à ce constat. Les mancuniens démarrent leur show par
Algebra, le premier morceau de leur nouvel et premier album
Stuck In This Ocean. Un départ tout en douceur qui évolue très vite en torrent de guitares. Marcus Wheeldon, le guitariste, fermement planté dans ses Converses, jambes écartées et le torse en arrière dans une posture à la Joe Perry, et Elliott Williams, le chanteur qui officie également à la six cordes, semblent avoir décidé de nous montrer de quel bois Airship se chauffent, ou plutôt quel carburant fait voler cet avion.
Steven Griffiths le batteur semble du même avis, en témoigne la force réellement impressionnante avec laquelle il martèle ses futs. Seul le bassiste Tom Dyball semble plus mesuré : impeccable, calme et droit, tel un jeune Peter Hook, autre bassiste mancunien.

Quand il relève son rideau de cheveux, Elliott Williams nous adresse de grands sourires, tout à sa joie de jouer à Paris et en tête d'affiche ce soir. En conséquence, ce soir, juste pour les parisiens, la setlist est rédigée en français : le groupe a traduit ses titres de chansons dans la langue de Molière et se fait même un plaisir de nous les annoncer.
Une petite pause pour remettre les amplis en place, car avec les vibrations le matériel bouge sur la vieille scène de la Boule Noire, et c'est reparti. Les morceau de l'album semblent s'étoffer en live, de pop rock classique nous voilà clairement plongés dans une dimension rock, et il apparaît bien évident que Airship est avant toute chose un groupe de scène. Les quatre musiciens sont parfaitement à l'aise et l'on devine l'expérience glanée au fil des tournées.
Après une version musclée de leur single
Kids, ils nous annoncent déjà le dernier morceau, mais, pour nous rassurer Elliott précise qu'il s'agit d'une chanson longue. C'est en effet à
The Trial Of Mr. Riddle et ses huit minutes q'il incombe de cloturer le show de ce soir. Et oui, 1h05 de concert et c'est fini. Le groupe sort de scène en jetant les guitares et bousculant les fûts de la batterie, ôtant au public tout espoir de retour pour un rappel.
En effet, pas de rappel ce soir. Un set plutôt court, mais bourré d'énergie et de bonne humeur. Un concert de rock où le niveau sonore ne fait pas tout et où les mélodies sont clairement mises en avant. Arrivés à maturité scénique, Airship semblent fin prêts à tutoyer le haut de l'affiche sur la scène internationale.