Lundi soir dernier, The Joy Formidable investissait la scène du Nouveau Casino. Les nouveaux prodiges du rock britannique, repérés par le NME, et parfois comparés aux
Smashing Pumpkins à la sortie de leur album en 2010, retrouvaient le public parisien qui avait déjà pu les apprécier en février dernier à la Flèche d'Or.
Premier lundi des vacances et un calme relatif a envahi les rues de Paris. Le temps de parvenir rue Oberkampf, la première partie a déjà plié bagages et les Gallois sont en train d'installer leur matériel. Passé par toutes les scènes européennes et festivals cet été, le trio est rodé et ne semble même pas intimidé par l'ambiance peu chaleureuse du public.
A 20h55, le groupe monte donc sur scène et entame son set par
Abascus, titre phare qui rallie en deux accords énergiques une partie du public mais c’est avec
Magnifying Glass et
Austere que l’engouement du premier rang semble se propager vers l’arrière. Quelque part entre
Catatonia et
Paramore, patte Galloise et voix calibrée pour du punk américain, le groupe balance un rock énergique et mélodique, tenu par les tripes par un batteur talentueux et la chanteuse, Ritzy Bryan, dotée du charisme dont manquent souvent à la plupart des groupes menés par des frontwomen.

Malgré une capacité indéniable à tenir la scène, le rock de The Joy Formidable s'avère, sur la longueur, assez monotone. Les trois musiciens ne ménagent certes pas leurs efforts pour tenter d’insuffler à leur prestation le petit supplément qui pourrait les faire passer de jeunes prodiges à groupe que l’on attendra avec impatience sur un second album. Mais il est ce soir évident que l'absence d'un second guitariste les pénalise et que l’ambiance bal de fin d’année dans un lycée américain créée par le ton des chansons ne convient pas à une frange du public venue sans trop d’opinion sur le groupe.
Avec une setlist courte mais fournie en titres souvent efficaces, de
Ostrich à
Buoy en passant par
Cradle, The Joy Formidable ont assuré une prestation correcte et dynamique. A eux de prouver maintenant que l’engouement médiatique est mérité et qu’ils ne sont pas destinés uniquement à trouver leur place sur les bandes originales de teen-movie.